Nos idées pour plonger dans le Paris des surréalistes

Le 28 septembre prochain, l’historienne de l’art Manon Roth nous mène sur les traces du surréalisme. À l’occasion du centenaire de ce mouvement, propulsé par André Breton dans les années 1920, elle explore les thématiques et les procédés adoptés par une nouvelle génération d’artistes. Bien décidés à repousser les limites de la création et à questionner notre rapport à l’image, ils sont parvenus à mettre en doute notre perception du réel et de l’imaginaire. Rendez-vous à la médiathèque Edmond-Rostand (17^e) pour assister à cette conférence passionnante.

Cap sur le Centre Pompidou (Paris Centre) qui met à l’honneur les maîtres du surréalisme dans une exposition événement. Celle-ci s’ouvre sur le manuscrit original du Manifeste du surréalisme, prêté exceptionnellement par la Bibliothèque nationale de France et accompagné d’une projection rappelant l’essence de ce mouvement ainsi que les grands noms – qu’ils soient écrivains, poètes, plasticiens ou peintres – qui l’ont porté. Un voyage onirique et étrange qui inclut aussi quelques figures surréalistes que l’histoire de l’art a eu tendance à effacer. On pense notamment aux femmes (Dora Maar, Dorothea Tanning), mais également aux artistes non européens (Rufino Tamayo, Tatsuo Ikeda).

En parallèle de cette belle exposition, le Centre Pompidou s’associe au Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) ainsi qu’à l’association Atelier André Breton pour célébrer le « Paris surréaliste » ! Jusqu’au 18 janvier, 38 galeries et une dizaine de bibliothèques parisiennes présentent une cinquantaine d’expositions autour du sujet aux quatre coins de la capitale. À la galerie Minsky (7^e), par exemple, c’est l’œuvre de la Franco-Italienne Leonor Fini qui est à (re)découvrir. Une rétrospective qui réhabilite l’influence de cette peintre qui, si elle a toujours refusé de s’affilier au mouvement – notamment en raison de son aversion pour André Breton et sa misogynie –, l’a fortement nourri par son avant-gardisme.

Suspendu quelque part entre ciel et terre, rêve et réalité, le cabaret Invitation au rêve nous convie à une aventure particulière. Véritable plongée dans l’univers du surréalisme, cette comédie poético-musicale, signée Safia Bouadan, narre les péripéties d’Atlantea La Luna, une créature céleste qui cherche à réveiller chez les humains leur capacité à rêver et à créer. Mêlant musique, danse, humour et poésie, ce spectacle entraînera le public dans un tourbillon d’émotions qui risque de lui faire perdre tous ses repères.

Du 23 au 26 octobre, la chorégraphe originaire de la République dominicaine, Ligia Lewis, présente Still Not Still, écho de la marginalisation que subissent les personnes noires et non occidentales. Dans une scène plongée dans l’obscurité, 7 interprètes rejouent leur mort en boucle, adoptant un langage corporel empreint de poésie, de tragique et de burlesque. Un tableau truffé d’humour noir et de références surréalistes qui questionne notre histoire, ses nombreuses omissions et sa lecture partielle – et partiale – de la notion de progrès historique, façonnée par les vainqueurs. Puissant !

Cent ans de surréalisme, ça ne s’observe pas uniquement : ça se vit ! Proposé dans le cadre de la 2^e édition du Festival des acteur·rice·s du livre du quatorzième, cet atelier invite celles et ceux qui le souhaitent à expérimenter l’écriture intuitive, procédé littéraire développé par les auteurs surréalistes. Pour vous aider à fouiller votre inconscient et mettre au défi votre créativité, vous pourrez compter sur des extraits d’œuvres présentées sur les étals de la bibliothèque Georges-Brassens (14^e). De quoi trouver l’inspiration !