6 expos passionnantes qui célèbrent le corps

Balzac aurait-il été victime de grossophobie ? C’est l’enquête passionnante que le musée Rodin (7^e) propose de mener. La pièce maîtresse de cette vaste investigation ? La robe de chambre dans laquelle Auguste Rodin a choisi de représenter l’écrivain lorsqu’il fut missionné en 1891 par la Société des Gens de Lettres pour sculpter un monument au romancier. Un vêtement dont les nombreux plis et drapés ont permis au sculpteur de cacher un corps qui ne correspondait pas aux standards de beauté de l’époque. L’expo nous plonge ainsi dans le processus de réflexion qui a amené Rodin à matérialiser cette idée, entre mythe de l’écrivain en pleine puissance créatrice et arrangements officieux pour gommer la silhouette de Balzac jugée disgracieuse.

Alors que le monde entier a vibré pour les Jeux olympiques et paralympiques 2024, le Petit Palais (8^e) continue d’explorer les liens qui unissent l’art et le sport, à travers l’étude des mouvements du corps qui ont marqué l’histoire. De l’Antiquité jusqu’au début du XX^e siècle, les artistes n’ont cessé d’observer nos silhouettes s’animer pour nourrir leur inspiration, et c’est précisément ce regard que l’exposition nous invite à porter sur ses collections. Divisé en huit thématiques, le parcours mène aux origines des Jeux, dans les ateliers de sculpteurs qui cherchent à figer un mouvement ou encore vers l’émancipation des femmes, encouragée notamment par la pratique du sport. Passionnant !

Le musée Bourdelle (15^e) met la lumière sur la relation qui unit Antoine Bourdelle à Auguste Rodin. Plus qu’un lien de maître et d'héritier, c’est un dialogue captivant entre deux artistes majeurs de la sculpture moderne qui s’engage sous nos yeux, étayé par plus de 160 œuvres (sculptures, dessins, peintures et photographies). Une mise en miroir qui vient éclairer la particularité de ce duo, entre passion commune et divergences artistiques.

Le Palais Galliera (16^e) présente jusqu’au 5 janvier 2025 le deuxième accrochage de son exposition « La Mode en mouvement ». Ce second volet permet de découvrir plus de 250 vêtements, des pièces qui nous plongent dans l’histoire de la mode du XVIII^e siècle à nos jours, mais qui questionnent également la place du vêtement dans le sport. L’exposition dévoile pour l’occasion une incroyable collection de maillots de bain, de tenues et d’accessoires de plage, symboles de la démocratisation de la natation qui s’affirme dès la fin du XIX^e siècle.

C’est un voyage au pays de l’intime que proposent 14 artistes conviés par le MAIF Social Club (Paris Centre). Sculptures, installations mouvantes, performances collectives, peintures : leurs œuvres engagent une vaste réflexion autour de la notion de corps, dans toute sa complexité. Chacune symbolise la puissance du collectif, dénonce l’exploitation des corps, rappelle la pression qu’ils subissent pour répondre aux injonctions sociétales ou célèbre la beauté de singularités. Soyez prévenus : tous vos sens risquent d’être sollicités…

Figure incontournable de la scène photographique japonaise des années 50-60, Ishimoto Yasuhiro s’expose au BAL (18^e) jusqu’au 17 novembre. Une plongée dans l'œuvre d'un artiste relativement peu connu en France, caractérisée par un regard novateur, singulier et éminemment critique sur les questions sociales de son époque. Capturés de Tokyo à Chicago, les 169 tirages d’époque témoignent d’une grande sensibilité pour la beauté du monde, d'un sens aigu de la composition et d'une esthétique de la précision. Sublime !