On a testé un atelier « découverte de la nature pour enfants » sur un site de festivités

Après une première escale au stade Louis Lumière (20^e) puis au square Serpollet (18^e), c’est en plein cœur de Paris, sur la place de la bataille de Stalingrad (19^e), que « Les Petits Débrouillards » ont posé bagage. Depuis le début des Jeux de Paris 2024, l’association balade son vélo-cargo aux abords des sites de festivités et aide les habitants de la capitale à partir à la rencontre des richesses de la nature qui s’exprime autour d’eux. « Quand on ouvre les yeux à Paris, on trouve des merveilles », assure Claudia, animatrice au sein de l’association.

Sur l’un des stands installés sur le parvis, elle explique à Baya, 7 ans, et Jenna, 8 ans, la capillarité, un phénomène scientifique qui intervient lorsque l’eau ou certains liquides entrent en contact avec des matières poreuses. Pour l’illustrer, elle demande aux deux filles de dessiner une fleur de la capillarité, « un des best-sellers de l’association », puis d’y planter la tige en papier dans un petit verre d’eau. Après quelques minutes d'attente, la magie de la nature opère : l’eau remonte via les fibres du papier et vient imbiber les pétales de toutes les couleurs griffonnées au feutre par les enfants. « Oh c’est joli ! », s’émerveille Baya lorsque Claudia lui tend une feuille séchée pour l’inviter à observer ses nervures. « C’est une feuille de Ginkgo, un arbre que l’on trouve à Paris et qui ne grandit pas très vite. Regardez, il y en a un juste derrière », indique l’animatrice.

« Tout se fait par l’observation, le questionnement et par la découverte de jolies choses aussi »,
nous explique Emilie, chargée de projets. L’association, née d’une collaboration avec l’agence écologique urbaine de la Mairie de Paris, a une démarche scientifique. « On travaille avec des outils pédagogiques et des activités en lien avec la biodiversité en ville, et spécifiquement à Paris, afin de sensibiliser les habitants. On le fait surtout par le biais du jeu, il faut que ce soit ludique », ajoute-t-elle. Une approche qui s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux parents.

« L’idée, c’est de pouvoir casser certains préjugés, notamment concernant certains aménagements de Paris. Par exemple, on a longtemps vécu avec des parcs très entretenus. Aujourd’hui, on va plutôt dans le sens de la végétalisation pour permettre la prolifération des insectes, de la faune. On a compris qu’il ne faut pas couper les herbes tout le temps, qu’il y a des périodes pour. Seulement, les habitants n’en sont pas toujours informés et ils pensent qu’on abandonne leurs parcs », confie Emilie.

« Vous pensez qu’on peut le prendre ? demande Mathieu, en feuilletant discrètement un fascicule posé sur le stand « Biodiversité en ville ». « J’aime me promener à Paris, et je trouve intéressant d’en savoir un peu plus sur la faune et la flore qui vivent autour de nous ». À quelques mètres de là, son fils Léon, lui, contemple avec admiration la dizaine d’espèces de papillons séchés disposés sur la table, des spécimens que l’on trouve dans la capitale, mais qu’il peut aujourd’hui scruter avec soin à la loupe.

Qui sait, peut-être, que ces observations se retrouveront sur le mur de paroles que l'association collecte depuis le début de l'été ? « C’est important que les gens puissent inscrire ce qu’ils ont appris, ce qu’ils ont également envie de voir dans leur ville. C’est très apprécié par le public », se réjouit Emilie.