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Théodore Vacquer, père de l'archéologie parisienne, a mis au jour les arènes de Lutèce
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 22/04/2024
Sommaire
La nécropole Saint-Marcel ? C’est lui ! Et les thermes du Collège de France ? Encore lui. À l’occasion du bicentenaire de sa naissance, à votre tour de fouiller dans le passé de ce pionnier de l'archéologie.
1824 : naissance d’un Parisien passionné par sa ville
Théodore Vacquer naît le 22 avril 1824dans l’appartement familial du Quartier latin, au 40, rue de la Huchette (5e). Fils d’un employé du ministère des Finances, il grandit au sein de la petite bourgeoisie parisienne. Un milieu lettré au cœur duquel le jeune garçon développe très vite une forte appétence pour l’histoire de Paris.
Animé du plus vif amour pour la ville de Paris qui m’a vu naître (…), je me livrai avec ardeur à l’étude des monuments de cette immense histoire, et qui eut des commencements si modestes.
Citation issue des « Papiers Vacquer »
Théodore Vacquer, archéologue (1824-1899)
Cet éveil intellectuel, l’archéologue le doit sans doute à son parrain, Jacques-Théodore Parisot (1783-1840). Officier du corps de la marine au cours des guerres napoléoniennes, ce dernier s’est également illustré en tant que journaliste, historien et traducteur d’œuvres anglophones.
À l’instar de son mentor, Théodore souhaite intégrer la prestigieuse École polytechnique afin d’embrasser une carrière d’ingénieur. Son échec au concours d’entrée, quelques semaines avant le décès de son parrain, l’oblige à envisager une nouvelle profession. C’est ainsi que Théodore Vacquer devient architecte, une voie qui le mènera finalement vers l’archéologie.
1841 : première rencontre avec des vestiges archéologiques
Tout jeune architecte, Théodore Vacquer suit les travaux de nivellement entrepris sur le parvis de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois (Paris Centre). Au cours de ce chantier,il assiste, fasciné, à la découverte fortuite de sarcophages mérovingiens. À cette époque, il n’était en effet pas rare que les vestiges d’anciennes nécropoles ou de sépultures isolées soient exhumés par hasard sur la voie publique.
À la suite de cet événement, il commence à sillonner les chantiers de la ville afin de répertorier « les traces antiques » mises au jour dans le sous-sol parisien.
Je m’aperçus bientôt que la pioche des terrassiers détruisait journellement, et dans tous les quartiers, des vestiges antiques. Je formais alors le projet de surveiller avec soin toutes les fouilles qui s’exécuteraient à Paris.
Citation issue des « Papiers Vacquer »
THÉODORE VACQUER, ARCHÉOLOGUE (1824-1899)
Alors que l’archéologie est encore une science balbutiante, Théodore Vacquer prend soin de décrire et de consigner chaque découverte dans ses innombrables notes. Analyses stratigraphiques, croquis, plans : en adoptant ces méthodes d’observation, qui font appel à ses qualités de dessinateur, cet innovateur fait preuve d’une grande modernité. Une rigueur qui lui vaut rapidement d’être remarqué par l’administration parisienne.
1853 : le début des grands travaux haussmanniens
Après avoir fait ses armes en tant que superviseur des fouilles archéologiques du parvis de Notre-Dame (Paris Centre) en 1847, Théodore Vacquer se voit mis à l’écart après la révolution de 1848. Le retour de l’Empire et l’arrivée du baron Haussmann à la tête de la préfecture de la Seine en 1853 ouvrent une nouvelle ère dans sa carrière : nommé conducteur de travaux, le Parisien suit activement les nombreux chantiers dans le cœur historique de la capitale.
Les démolitions, les fondations d’édifices et de maisons, les tranchées pour égouts, les conduites d’eau et de gaz, les déblais de tous genres devinrent pour moi un sujet d’investigations suivies. Je ne tardais pas à me féliciter d’avoir adopté cette manière de procéder : les résultats les plus grands et les plus inattendus vinrent me récompenser de mes fatigues.
Citation issue des « Papiers Vacquer »
THÉODORE VACQUER, ARCHÉOLOGUE (1824-1899)
Pour l’archéologue, les travaux haussmanniens sont autant d’opportunités d’observer et d’identifier les monuments majeurs de la ville antique (forum, théâtre, thermes de l’Est – dits du Collège de France –, arènes), mais également de restituer les grandes lignes du parcellaire de Lutèce et de mettre au jour sa principale nécropole, dite de Saint-Marcel (13e), en 1868. Les fouilles permettent de révéler près de 500 sépultures.
S’il est à l’origine de la découverte des arènes de Lutèce (5e) en 1867, Théodore Vacquer ne portait pas ce monument dans son cœur : l’archéologue est très vite agacé par l’emballement médiatique que suscitent ces vestiges, et qui l’empêche de travailler correctement.
Théodore Vacquer est promu inspecteur au Service historique de la Ville en 1866. En accédant au grade de fonctionnaire de l’administration parisienne, il cesse d’être un agent « officieux » de l’État et opère ses surveillances archéologiques en toute légitimité.
Inventaire de quelques trouvailles
1872 : la création du musée Carnavalet
En 1866,l’hôtel Carnavalet,situé au cœur du Marais, au 23, rue de Sévigné (Paris Centre), est acheté par la Ville de Paris afin d’y installer un musée consacré à l’histoire de la capitale. Progressivement, Théodore Vacquer commence àconstituer les collections des futures galeries d’archéologie. Il s’attelle à mettre en ordre la multitude d’objets conservés dans les sept « magasins » de la Ville.
Cet ensemble hétéroclite comprend une abondance de blocs sculptés gallo-romains, des pièces lapidaires médiévales, mais également de nombreux éléments d’architecture remarquables prélevés sur des maisons avant leur démolition.
En 1872, Théodore Vacquer est nommé sous-conservateur du musée à naître, et assure lui-même la mise en place de la collection. Inauguré en 1880, le musée Carnavalet expose, encore aujourd’hui, certains objets issus des découvertes Vacquer.
1899 : l’entrée dans la postérité grâce aux « Papiers Vacquer »
Théodore Vacquer s’éteint le 24 mai 1899, dans son appartement de l’île Saint-Louis, au2, de la rue Boutarel (Paris Centre). Poussé à la retraite en 1898, le vieil archéologue avait passé les derniers mois de sa vie dans la quiétude de la bibliothèque Saint-Fargeau (actuelle bibliothèque Oscar-Wilde). En s’appuyant sur la somme des découvertes accumulées au cours de sa longue carrière, le sempiternel « homme de pioche » s’était décidé à prendre la plume afin de produire une restitution inédite du Paris antique.
S’il décède avant d’avoir mené à terme ce projet, Théodore Vacquer laisse derrière lui un patrimoine scientifique considérable à travers ses archives personnelles. Couramment appelés « Papiers Vacquer », ces quelque 10 000 feuillets sont aujourd’hui conservés à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (Paris Centre).
En 2022, la Ville de Paris a choisi de rendre hommage à Théodore Vacquer en donnant son nom à l’une des allées des arènes de Lutèce. Après tant d’années passées à œuvrer dans la confidentialité, l’archéologue est ainsi élevé au rang des grands contributeurs de l’histoire parisienne.
Pour aller plus loin
Le pôle archéologique de Paris a choisi de rendre hommage à Théodore Vacquer en lui consacrant une série de story maps, disponible ici.
Retrouvez également le pionnier de l’archéologie parisienne sur le réseau social X (anciennement Twitter) en vous abonnant au compte @TheodoreVacquer et suivez l’actualité du pôle archéologique !
Découvrez les trésors des réserves du pôle archéologique de Paris, ici et ici.
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