À la Ferme de Paris, « j’ai à peine regardé mon téléphone pour profiter de la nature ! »
Reportage
Mise à jour le 18/02/2025

Sommaire
Essentiellement pédagogique, la Ferme de Paris sensibilise le public aux enjeux de l’alimentation durable et de l’agriculture urbaine au cœur du bois de Vincennes. Nous avons assisté à une visite avec des lycéens de Clichy (Hauts-de-Seine).
« C’est un vrai kiff d’être
ici ! D’habitude, je passe beaucoup de temps sur mon téléphone. Là, je l’ai à
peine regardé pour profiter de la nature et des animaux ! » lance Ryan en guettant les dix biquettes qui viennent de
sortir de la chèvrerie. Sous les applaudissements et les rires des adolescents,
les herbivores trottent pour rejoindre l’enclos de la ferme et y pâturer. Tous
les élèves de première, en visite ce jour-là, leur emboîtent le pas.
Bienvenue à la Ferme de Paris (12e) ! Au cœur du bois de Vincennes, ce lieu de 5 000 mètres carrés, accessible en bus, est totalement dédié aux métiers agricoles et aux espaces verts, ainsi qu’à toutes les questions d’alimentation durable. Il accueille des visites organisées pour les écoles et le grand public. On y croise aussi des étudiants en formation à l’école du Breuil, l’école d’horticulture de la Ville de Paris, toute proche.
Pédagogie, le maître-mot de la ferme
Si Maya a « un
peu peur des animaux », elle est rassurée « grâce aux personnes passionnées qui travaillent ici ». Avec ses camarades, la lycéenne vient d’écouter Pierre-Alexandre, l’animateur de la ferme qui leur a parlé des « chèvres des
fossés », accueillies dans le cadre d’un programme de sauvegarde avec un
éleveur de l’ouest de la France. « C’est
une espèce rustique au poil long, dont on se servait beaucoup pour déblayer les
fossés. Mais avec l’avancée des technologies, on les a laissées un peu de côté :
ce ne sont pas de grandes productrices et leur laine n’est pas
exceptionnelle. »
Nous sommes dans une démarche de sauvegarde des espèces menacées.
animateur à la ferme de paris
Ici, ce sont
pourtant elles qui tiennent la vedette et assurent avec brio leur rôle. Car à
la Ferme de Paris, toutes les activités proposées, qu’elles soient horticoles
ou liées à l’animal, sont à visée pédagogique. « Nous sommes dans une
démarche de sauvegarde des espèces menacées, comme avec les chèvres des fossés,
mais aussi de localité », explique l’animateur. Les animaux
viennent ainsi essentiellement du terroir français, des brebis d’Ouessant aux
canards de Rouen. « Pour revenir à nos moutons, ils sont extra pour
éduquer un jeune public ou un public en situation de handicap, parce qu’ils sont
doux et même un peu craintifs. Les enfants peuvent entrer dans l’enclos sans
risque pour leur donner à manger. »
Olivia et Maya nourrissent les moutons d’Ouessant.
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
Les animateurs de la Ferme de Paris (12e) s’assurent que chèvres et moutons profitent de leur pâturage.
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
La visite est notamment assurée par Pierre-Alexandre, passionné par son métier de médiation.
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
Dans chaque enclos, Pierre-Alexandre parle des animaux de la ferme.
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
La sortie des brebis pour le pâturage.
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
Autre moment fort de la visite, les cochettes, des femelles qui n’ont pas encore eu de petits.
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
Un espace d’insertion professionnelle
La ferme a aussi une convention d’occupation
avec deux structures. La première est Interface Formation. Avec son
espace « O potager du bois », cette association fait de l’insertion professionnelle par
l’emploi, via le maraîchage. Un peu plus loin se trouve Les Champs des Possibles, une couveuse d’activités pour des maraîchers et des maraîchères
qui ont à disposition, pour deux ou trois ans, un espace pour tester leur
activité.
C’est important de connaître l’impact global que l’on a quand on mange.
animateur à la ferme de paris
Pour Pierre-Alexandre, c’est une
aubaine, car cela permet de montrer l’aspect professionnalisant de
l’agriculture. Pour cet ancien chef de cuisine reconverti dans l’agriculture
urbaine, c’est aussi très agréable d’exposer un champ rempli de
légumes de saison. « Parler de la
production alimentaire, c’est primordial si l’on veut avoir une vision du monde
un peu complète et faire bouger les choses. C’est important de connaître
l’impact global que l’on a quand on mange. »
Ateliers semis et recherche sur la production maraîchère
Un peu loin, on retrouve Ryan et Maya, entourés de Maxence et d’Olivia, des outils de jardinage à la main, en plein semis de pois chiches. « On creuse des lignes pour les planter », explique Maxence. « C’est comme dans la Marseillaise, ça s’appelle des sillons », précise Ryan, en nous entonnant le célèbre hymne.
L’atelier qu’ils suivent est mené par Marcella, conseillère environnement à la ferme. Nous sommes dans « le jardin des proportions », un démonstrateur qui sert à étudier quelle surface et quelle quantité d’eau sont nécessaires pour produire des légumes ou des fruits. Le but ? Se rendre compte que l’on peut produire à petite échelle. « C’est un travail de pédagogie et de recherche. On voit, par exemple, que 3 mètres carrés peuvent produire 4,5 kg de fraises, ce qui donne 18 pots de confiture de 250 ml. »
C’est drôle d’être dans une ferme alors que l’on est tout près de Paris.
élève de première
Avant de partir, Maya veut encore nous parler des trois énormes cochons noirs qu’elle a vus : « Ce sont des cochettes ! Je ne connaissais pas, mais c’est le nom qui désigne des femelles qui n’ont pas eu de petits. C’est marrant, ils les ont baptisées Scarlett, Séléna et Sharon… » De quoi faire rigoler Maxence, à côté d’elle, qui conclut : « Moi, je me suis vraiment amusé ! C’est drôle d’être dans une ferme alors que l’on est tout près de Paris. On change d’environnement, on respire bien et c’est beau ! »
Les lycéens entourent Louis qui, en service civique à la Ferme de Paris (12e), intervient dans les différents ateliers.
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
Les lycéens plantent des pois chiches.
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
Marcella, conseillère environnement à la Ferme de Paris (12e), anime une activité.
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
Dans « le jardin des proportions », on plante sur de petites surfaces pour démontrer la faisabilité de l’agriculture urbaine.
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
Bon à savoir
En plus de son exploitation dans le bois de Vincennes (12e), la Ferme de Paris anime un réseau de
trois fermes pédagogiques situées au cœur de la capitale : celles du
parc Kellermann (13e), du parc Suzanne-Lenglen (15e) et du jardin René-Binet (18e).
La Ferme de Paris au Salon de l’agriculture
La Ferme de Paris sera présente sur le stand de la Ville de Paris au Salon international de l’agriculture (SIA). Elle y animera les 22 et 23 février deux journées sous le thème « Mieux manger, un jeu d’enfant » (voir le programme détaillé).
Avec ses partenaires l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI), l’École comestible et Le pain de 2 mains, elle proposera des animations pour toute la famille sur les légumes de saison et la production agricole durable et locale, des ateliers de feutrage de la laine des moutons de la ferme ainsi que des dégustations de miels et de légumes.
Visitez le Salon de l'Agriculture 2025
Paris Expo - Porte de Versailles, Paris 15e
Du samedi 22 février 2025 au dimanche 02 mars 2025

Votre avis nous intéresse !
Ces informations vous ont-elles été utiles ?
Attention : nous ne pouvons pas vous répondre par ce biais (n'incluez pas d'information personnelle).
Si vous avez une question, souhaitez un suivi ou avez besoin d'assistance : contactez la Ville ici.