Notre-Dame de Paris : tout savoir sur la reconstruction

Actualité

Mise à jour le 06/11/2024

Déposé par une grue le coq vole dans le ciel de Paris
Crédit photo : Skunati / Rebâtir Notre-Dame de Paris

Sommaire

Le 15 avril 2019, le monde entier assistait avec stupeur à la chute de la flèche de Notre-Dame de Paris et à la destruction de sa charpente multiséculaire surnommée « La Forêt », ravagées par un incendie. La cathédrale retrouve petit à petit de sa superbe (dont sa célèbre flèche !), et rouvre au public le 8 décembre 2024. On a fait le point mois après mois sur les travaux conduits par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris.

En novembre 2024 : la forêt vue du grand comble de la nef

le grand comble de la nef la charpente, reconstruite à la main par les charpentiers
Sous sa couverture de plomb, Notre-Dame a retrouvé sa "forêt"
Credit David Bordes / Rebâtir Notre-Dame de Paris
La charpente a été reconstruite à la main par les charpentiers. Mille chênes ont été nécessaires pour réaliser ce travail titanesque. Chaque arbre a été choisi sur pied pour une pièce de bois bien précise de la charpente, un travail mené en collaboration avec l’ONF, conduit sur dix forêts en France, dont les forêts de Bercé (72) et de Chandelais (49).
La charpente du chœur a été réalisée par les Ateliers Perrault à Saint-Laurent-de-la-Plaine, en Anjou, la charpente de la nef a été réalisée par les Ateliers Desmonts à Perriers-la-Campagne, dans l’Eure. Pour être au plus près de la charpente d'origine, des outils spécifiques ont été utilisés, reproduits sur la base d'outils anciens utilisés à l'époque médiévale pour laisser une trace semblable à celle de la charpente d'origine.

En septembre 2024, le retour des cloches

Le recteur bénie les cloches devant la cathédrale
Le 12 septembre 2024, à leur retour dans le beffroi Nord, Les cloches ont été bénies par Monseigneur Ribadeau Dumas, recteur de la cathédrale.
Credit David Bordes / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
La tour nord de la cathédrale avait été atteinte par les flammes, le 15 avril 2019. En juillet 2023, les huit cloches de la tour nord – Gabriel (4 162 kg), Anne-Geneviève (3 477 kg), Denis (2 502 kg), Marcel (1 925 kg), Etienne (1 494 kg), Benoit-Joseph (1 309 kg), Maurice (1 101 kg) et Jean-Marie (782 kg) – ont été déposées par le groupement formé par cinq entreprises campanaires pour permettre au beffroi nord, situé à l’intérieur de la tour, d’être restauré.
Les huit cloches ont été nettoyées et, pour deux d’entre elles ayant souffert de la chaleur, restaurées dans les ateliers de Cornille Havard (Manche), une des deux dernières fonderies spécialisées dans la fabrication de cloches et de bronzes d’art. Cette entreprise avait réalisé en 2013, à l’occasion des 850 ans de la cathédrale, ces huit nouvelles cloches pour la tour nord.
Les huit cloches du beffroi nord ont été acheminées jusqu’à la cathédrale le 12 septembre dernier.

En juillet 2024, l'Ange à la trompette reposé

Restauration de L'Ange à la trompette
L'Ange à la trompette, dans l'atelier des sculpteurs
Credit David Bordes / Rebâtir Notre-Dame de Paris
C’était la seule sculpture médiévale abimée par l’incendie, et donc concernée par la restauration. Elle a été copiée en atelier d’après l’original, d’après un modèle en résine et d’après des photos anciennes permettant de restituer les parties que le temps lui avait enlevées. Elle se caractérise par des traits saillants et un drapé élégant.
La sculpture neuve a été replacée à l’emplacement d’origine par les sculpteurs et les tailleurs de pierre, au sommet du pignon ouest qui ferme la charpente de la nef derrière la façade et qui a été reconstruit ces derniers mois.
Fait étonnant, l’ange ne regarde pas le parvis, mais vers l’angle de la tour sud de la cathédrale, et Paris derrière elle. Il représente l’ange du Jugement dernier, rassemblant au son de son olifant, ou trompette, toute l’humanité. En attendant, on dirait plutôt qu’il joue avec les reflets que le soleil fait sur les replis de son vêtement !

En juin 2024, la révision des cloches

Après avoir souffert de la chaleur lors de l'incendie, deux des cloches du beffroi nord vont être restaurées avant d'être reposées. Quant aux six autres, elles vont être nettoyées et révisées.
Après avoir souffert de la chaleur lors de l'incendie, deux des cloches du beffroi nord vont être restaurées avant d'être reposées. Quant aux six autres, elles vont être nettoyées et révisées.
Credit Rebâtir Notre-Dame de Paris
Dans le beffroi nord, partiellement atteint par les flammes, les huit cloches en bronze ont été déposées et emmenées à la Fonderie Cornille-Havard (Villedieu-les-Poêles) au cours du mois de juillet 2023. Elles avaient été fondues et installées en 2012-2013, à l'occasion du 850e anniversaire de la cathédrale. Elles sont en cours de nettoyage, de révision et de restauration pour deux d'entre elles, endommagées par la chaleur. Elles retrouveront leur place dans la cathédrale à l’automne pour sonner à sa réouverture, le 8 décembre 2024.

En mai 2024, la croix de chevet reposée en haut de la charpente du chœur

Des ouvriers sur les échafaudages de Notre-Dame
Le 24 mai la croix de chevet est reposée
Credit David Bordes / Rebâtir Notre-Dame de Paris
Elle a d'abord été bénie par Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur-archiprêtre de la cathédrale avant d’être remise en place au sommet du chevet : la repose de la croix de chevet témoigne du bon avancement de la restitution de la couverture et des ornements de toiture du chœur, dont la pose a débuté sur les charpentes en février 2024.
En parallèle, à l’intérieur de la cathédrale, la voûte de la croisée du transept, entièrement détruite dans la nuit de l’incendie, vient d’être refermée : la dernière pierre a été posée le 24 mai. La restitution de la voûte de la croisée du transept a nécessité la pose de près de 7 000 voussoirs, (pierres préalablement taillés en atelier). Elle a mobilisé le savoir-faire d’une cinquantaine de maçons-tailleurs de pierre.

En avril 2024, la croix de chevet de Viollet-le-Duc restaurée

La croix du chevet de Notre-Dame
La croix du chevet en restauration.
Credit UTB
La croix du chevet de Notre-Dame
Restaurée, elle sera reposée au sommet de l’abside du chœur.
Credit Romaric Toussaint / Rebâtir Notre-Dame de Paris
C'est le seul élément de la couverture du chœur qui a survécu aux flammes : la croix du chevet, dessinée par Viollet-le-Duc, a néanmoins été endommagée dans sa chute. Les travaux de ferronnerie de ce chef-d’œuvre de ferronnerie richement orné d’une envergure de 12 mètres de hauteur pour un poids d’1,5 tonne ont été achevés au sein de la ferronnerie d’art Fer Art Forge (Calvados). À partir d’une réplique en bois de la tête de l’abside de la charpente, les ferronniers ont redressé et ajusté l’ensemble des fers qui « enracinent » la croix dans la charpente et conditionnent sa stabilité, afin de les faire correspondre à nouveau à la charpente restaurée. Riches de leur savoir-faire en repoussage et martelage du métal, ils ont également restauré les feuillages et grelots qui composent la tête de croix. Parallèlement à cette restauration, les ornemanistes ont travaillé à la restitution des ornements en plomb de la croix, dont le dragon entourant le pied du mât de la croix.
Elle sera prochainement reposée au sommet de l'abside du chœur. Elle remplacera le bouquet posé par les charpentiers le 12 janvier 2024 pour marquer la fin de la reconstruction de la charpente du chœur.
En parallèle, les crêtes de faîtage du chœur sont en cours de réalisation en atelier. Chacune de ces crêtes est composée d’un fleuron d’une dimension d’un mètre sur plus d’un mètre dix de large pour un poids de près de 370 kg et d’un épi.

En mars 2024, la flèche, le mobilier d'art et les grandes œuvres reprennent leur place

La flèche de Notre-Dame a retrouvé sa place dans le ciel de Paris et la pose de la couverture avance sur la nef et le chœur.
À l'intérieur de la cathédrale, la dépose des échafaudages dans le chœur permet de redécouvrir le mobilier d’art et les grandes œuvres qui n’ont pas quitté la cathédrale. Elles bénéficient de nettoyages et de restaurations d’artisans d’art de différentes disciplines et spécialités : statues de marbre et de bronze du vœu de Louis XIII, grilles ou encore stalles et objets menuisés, de même que les décors peints des chapelles du chœur, qui laissent désormais réapparaître leurs couleurs et leur pleine beauté.
La repose après nettoyage des 8 000 tuyaux du grand orgue se poursuit, en même temps que leur harmonisation commence, qui durera six mois.
La flèche de Notre-Dame de Paris.
La flèche de Notre-Dame de Paris.
Credit Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Notre-Dame de Paris.
Notre-Dame de Paris.
Credit Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Notre-Dame de Paris.
Notre-Dame de Paris.
Credit Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Vue sur la flèche de Notre-Dame, avec des échafaudages à son pied et les deux tours de la cathédrale sur la gauche.
En mars 2024, la flèche de Notre-Dame a retrouvé sa place dans le ciel parisien.
Credit Joséphine Brueder/Ville de Paris
Mars 2024 : La croix de l’abside de la cathédrale a été entièrement dépoussiérée puis redorée
Mars 2024 : la croix de l’abside de la cathédrale a été entièrement dépoussiérée puis redorée.
Credit Patrick Zachmann/Magnum Photos
La cathédrale Notre-Dame de Paris continue sa reconstruction.
Credit Clément Dorval / Ville de Paris
Le choeur de Notre-Dame
Mars 2024 : dans le chœur de la cathédrale Notre-Dame, les échafaudages sont retirés peu à peu.
Credit David Bordes/Rebâtir Notre-Dame de Paris
Mars 2024 Le grand orgue de Notre-Dame est de nouveau visible depuis la nef, révélant du même coup les extraordinaires couleurs de la rose occidentale.
Mars 2024 : le grand orgue de Notre-Dame est de nouveau visible depuis la nef, révélant du même coup les extraordinaires couleurs de la rose occidentale.
Credit David Bordes/Rebâtir Notre-Dame de Paris
Mars 2024 Les travaux de Notre-Dame se poursuivent dans un intérieur de plus en plus dégagé
Mars 2024 Les travaux de Notre-Dame se poursuivent dans un intérieur de plus en plus dégagé
Credit David Bordes/Rebâtir Notre-Dame de Paris

En janvier 2024, la charpente médiévale du chœur posée

Un bouquet est venu symboliser la fin de la pose de la charpente médiévale du chœur le 12 janvier 2024.
La soixantaine d’équarisseurs et de charpentiers qui a contribué à la reconstruction de la charpente du chœur – de l’équarrissage des grumes, en atelier, jusqu’à la pose à son emplacement définitif, au-dessus des voûtes du chœur, en passant par la taille manuelle des pièces, à la hache, puis à leur montage à blanc, en atelier – était présente pour célébrer l'événement.
Le calendrier était le suivant :
  • Janvier à mai 2023 : équarrissage, taille et montage à blanc des fermes de la charpente du chœur
  • Juin-juillet-août 2023 : équarrissage, taille et montage à blanc de l’abside de la charpente du chœur
  • Fin août 2023-début janvier 2024 : pose de la charpente (fermes et abside) de la charpente du chœur, au-dessus des voûtes du chœur
  • 12 janvier 2024 : pose du bouquet, symbolisant la fin de la construction de la charpente du chœur
Tout savoir sur le chantier
« La Fabrique de Notre-Dame », le journal de la restauration
Disponible en français ou en anglais - 116 pages - 12 € (l’intégralité des bénéfices est reversée au projet de restauration).
Le numéro 6 (janvier 2024) détaille les avancées du second semestre 2023 : les charpentes de la nef et du chœur ainsi que des deux bras du transept et de la flèche ont retrouvé leur place, tandis que la restauration pignons nord et sud s’est achevée et que celle des intérieurs de la cathédrale est quasiment terminée.
En vente sur la boutique en ligne.
Suivez l’avancée du chantier sur Facebook, Instagram et YouTube @rebatirnotredamedeparis

Décembre 2023 : la flèche domine Notre-Dame à 96 mètres de hauteur

La cathédrale Notre-Dame de Paris à un an jour pour jour de sa réouverture programmée le 8 décembre 2024, la flèche a retrouvé sa place dans le ciel de Paris.
Notre-Dame de Paris à un an jour pour jour de sa réouverture programmée le 8 décembre 2024, la flèche a retrouvé sa place dans le ciel de Paris.
Credit David Bordes / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
La flèche a retrouvé sa place dans le ciel de Paris : sa charpente en chêne massif est surmontée de la couronne et de la croix dorées conformément au dessin originel de Viollet-le-Duc. Dans quelques jours, le coq sera posé au sommet, parachevant l’élévation de la flèche à 96 mètres de hauteur.
Ancré à 30 mètres du sol, au-dessus de la croisée du transept, ce chef-d’œuvre de charpente est un enchevêtrement complexe d’environ 1000 pièces de bois. Préalablement, la flèche avait été taillée par les charpentiers en atelier, en Lorraine, et montée avec succès.
Pour l'installation de la flèche, un échafaudage de 600 tonnes comptant 48 niveaux a été monté : une construction savante et complexe étroitement imbriquée avec la charpente, qui a permis la construction de la flèche sans gêner son montage.
Le montage de la charpente et de l'échafaudage de la flèche se sont poursuivies tout au long de l'été sous les yeux des parisiens.
Le montage de la charpente et de l'échafaudage de la flèche se sont poursuivies tout au long de l'été sous les yeux des parisiens.
Credit TimelapseGo / Rebâtir Notre-Dame de Paris
20 juillet 2023 - Avant son arrivée sur le chantier, le fût de la flèche est monté à blanc par les charpentiers, en Lorraine. Il a ainsi été assemblé grandeur nature pour vérifier qu’il est conforme aux prescriptions des architectes. Il a ensuite été démonté pour être acheminé jusqu'à la cathédrale, où il est remonté.
20 juillet 2023 - Avant son arrivée sur le chantier, le fût de la flèche est monté à blanc par les charpentiers, en Lorraine. Il a ainsi été assemblé grandeur nature pour vérifier qu’il est conforme aux prescriptions des architectes. Il a ensuite été démonté pour être acheminé jusqu'à la cathédrale, où il est remonté.
Credit David Bordes / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Levage à blanc des quatre pieds du tabouret de la flèche.
Levage à blanc des quatre pieds du tabouret de la flèche.
Credit David Bordes / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Grutage des éléments assemblés sur la plateforme et pose à la croisée du transept
Grutage des éléments assemblés sur la plateforme et pose à la croisée du transept.
Credit Romaric Toussaint / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Grutage des éléments assemblés sur la plateforme et pose à la croisée du transept.
15 avril 2023 - Grutage des éléments assemblés sur la plateforme et pose à la croisée du transept.
Credit David Bordes / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Ces derniers mois, les étapes de la restitution de la charpente, de la flèche et du grand comble (nef, chœur et les deux bras du transept) représentent les avancées les plus visibles.

Septembre 2023 : Charpentes, pignons, statues… Le chantier progresse

Dans le même temps, l’ensemble du chantier connaît des avancées significatives dans d'autres domaines : les charpentes des deux bras du transept sont terminées. Au-dessus des voûtes de la nef et du chœur restaurées, le montage de la « forêt » de Notre-Dame – les charpentes reconstruites selon le dessin médiéval –, est en voie d’achèvement. La restauration des trois pignons – nord, sud et ouest – est terminée et les statues monumentales du Christ et de Saint-Denis, restaurées en atelier, ont déjà pu retrouver leur place en haut des pignons sud et nord.
Rebâtir Notre-Dame de Paris
Endommagé par l'incendie, le pignon ouest a été démonté puis remonté pierre par pierre. Sa restauration est aujourd’hui achevée.
Credit David Bordes / Rebâtir Notre-Dame de Paris
Rebâtir Notre-Dame de Paris
Les charpentiers et les grutiers posent en octobre dernier la ferme n°7. Chaque ferme adopte un dessin unique, fidèle à celui qu’avait au Moyen Age celle qu’elle remplace.
Credit David Bordes
Les premières fermes de la charpente du chœur ont été levées en août dernier. La charpente du grand comble a été restituée d’après un dessin et des techniques fidèles à l’ouvrage d’origine du XIIIe siècle. ©
Les premières fermes de la charpente du chœur ont été levées en août dernier. La charpente du grand comble a été restituée d’après un dessin et des techniques fidèles à l’ouvrage d’origine du XIIIe siècle.
Credit Rebâtir Notre-Dame de Paris
Vue de l’échafaudage de la flèche, à la croisée des deux bras du transept, depuis les murs du chœur. Alors que la plupart des échafaudages sont peu à peu démontés dans la cathédrale, celui de la croisée du transept continue son ascension.
Vue de l’échafaudage de la flèche, à la croisée des deux bras du transept, depuis les murs du chœur. Alors que la plupart des échafaudages sont peu à peu démontés dans la cathédrale, celui de la croisée du transept continue son ascension.
Credit Romaric Toussaint / Rebâtir Notre-Dame de Paris
22 juillet 2023 : Pignons nord et sud réédifiés en pierre sculptée apparaissent peu à peu au fil du démontage des échafaudages.
22 juillet 2023 : pignons nord et sud réédifiés en pierre sculptée apparaissent peu à peu au fil du démontage des échafaudages.
Credit Rebâtir Notre-Dame de Paris
Rebâtir Notre-Dame de Paris
La statue du Christ a été remontée sur le pignon sud en présence de Philippe Jost président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris. Philippe Villeneuve, en tant qu’architecte en chef des monuments historiques repositionne les mains du Christ, une fois celui-ci fixé.
Credit David Bordes
Au-dessus des voûtes de la nef et du chœur restaurés a débuté le montage de la centaine de fermes de la charpente en chêne massif (une ferme est un élément d'une charpente non déformable supportant le poids de la couverture d'un édifice avec un toit à pentes), reconstruites selon le dessin médiéval. Amenées par la Seine, les charpentes des deux bras du transept, également en chêne massif, reconstruites selon leur dessin du XIXe siècle, progressent aussi très visiblement. Elles retrouvent leur place entre les grands pignons nord et sud, réédifiés en pierre sculptée.
Débutés au cours des mois précédents, des travaux de nettoyage et de restauration de l’intérieur de l’édifice s'achèvent, tout comme la restauration des maçonneries et des voûtes effondrées, mobilisant quantité d’entreprises (des PME fleurons des monuments historiques aussi bien que des artisans d’art), venues de toute la France, et d'une grande diversité de métiers et de savoir-faire (maçons-tailleurs de pierre, restaurateurs de peintures murales et de sculptures, maîtres-verriers, ferronniers d’art, charpentiers, couvreurs, etc.).
Ainsi, à ce jour, toute la clôture de chœur, chef-d’œuvre sculpté du XIVe siècle, est nettoyée et restaurée, ainsi que les décors de la sacristie.
Grutage des quatre têtes qui ornent l'odulus de Notre-Dame
Grutage des quatre têtes qui ornent l'odulus de Notre-Dame.
Credit Romaric Toussaint /Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Les voûtes de la nef de Notre-Dame sont restaurées et déchafaudées. Elles s'offrent au regard depuis le sol, pour la première fois depuis plus de deux ans.
Credit Romaric Toussaint / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Les voûtes de la nef sont restaurées et déchafaudées. Elles s'offrent au regard depuis le sol, pour la première fois depuis plus de deux ans
Les voûtes de la nef sont restaurées et déchafaudées. Elles s'offrent au regard depuis le sol, pour la première fois depuis plus de deux ans.
Credit Patrick Zachmann / Magnum Photos

Les décors en bois sculptés

Au cours de l'été 2023, les décors sculptés en bois de chêne, l'une des principales caractéristiques de la flèche, ont été acheminés et montés. Chacune des huit faces de la flèche est ornée de près de 200 crochets et motifs floraux, 16 pinacles, 32 gargouilles, 16 arcatures de baies et 8 quadrilobes, tous inspirés par l’esthétique médiévale remise à l’honneur par Viollet-le-Duc.
Un groupement d'entreprises a constitué un atelier commun en Lorraine afin de réaliser ces travaux de sculptures sur bois. Leur réalisation mobilise de nombreux savoir-faire : ceux des acteurs de la filière forêt bois, des forestiers aux scieurs, pour la sélection et la récolte des bois, des ingénieurs en structure pour les calculs, des dessinateurs et projeteurs pour les modélisations numériques, plans de taille et d’assemblage, des conducteurs de travaux pour les études méthodologiques et logistiques, et enfin des charpentiers pour la taille et le pré-assemblage des bois en atelier, puis leur assemblage sur site.
Des charpentiers vérifient les assemblages d’un des panneaux décorés des gradins
Des charpentiers vérifient les assemblages d’un des panneaux décorés des gradins
Credit Patrick Zachmann – Magnum Photos
Rebâtir Notre-Dame de Paris
Rebâtir Notre-Dame de Paris
Credit David Bordes

En vidéo : la renaissance de la flèche

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Un parvis conçu comme une clairière
Pour compléter la renaissance de la cathédrale, un autre chantier pour le réaménagement des abords du monument est en cours, à l’initiative de la Ville de Paris. L’environnement de Notre-Dame sera entièrement repensé, transformant l’accueil et l’accompagnement des douze millions de visiteurs et pèlerins annuels. Ce réaménagement débutera au second semestre 2024 et s'achèvera en 2027.
En savoir plus

Juillet 2023 : Le nettoyage des murs, des décors peints et des voûtes

Les échafaudages des bras nord et sud du transept et d’une partie de la nef et des tribunes du chœur, dont les restaurations sont à présent terminées, sont désormais complètement démontés. Se dévoilent ainsi toute la beauté et la richesse des volumes intérieurs restaurés, tandis que la restauration de la clôture de chœur, chef-d’œuvre sculpté du XIVe siècle, touche à sa fin, que la pierre retrouve sa blondeur et les peintures des chapelles, leur éclat d’origine.
En parallèle, la repose du grand orgue et des 39 baies hautes a débuté après leur nettoyage par trois ateliers de facteurs d’orgues situés en Corrèze, dans l’Hérault et le Vaucluse. Les 8 000 tuyaux de l’instrument seront remontés un à un. Pour mémoire, cet orgue symphonique est la voix de la cathédrale depuis 1733. Lors de l’incendie, il n’a pas été inquiété par les flammes et a reçu très peu d’eau au cours de l’intervention des pompiers.
Néanmoins, il a été recouvert de poussières qui se sont répandues sur l’ensemble de l’instrument et certaines parties ont souffert des variations thermiques subies par la cathédrale depuis l’incendie, notamment lors de la canicule de juillet 2019. Il nécessitait donc un nettoyage approfondi et une restauration, qui ne pouvaient être effectués sur place.
Installation d’électro-aimants sous les sommiers de l'orgue destinés à transmettre aux clapets des tuyaux les commandes de l’organiste.
Credit Romaric Toussaint / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Restauration des peintures murales des chapelles.
Restauration des peintures murales des chapelles.
Credit David Bordes / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Restauration des peintures murales des chapelles.
Restauration des peintures murales des chapelles.
Credit David Bordes / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Restauratrice de peintures murales à l’œuvre dans la chapelle Saint-Marcel.
Restauratrice de peintures murales à l’œuvre dans la chapelle Saint-Marcel.
Credit Patrick Zachmann – Magnum Photos
La repose des 39 baies hautes nettoyées et restaurées dans neuf ateliers de maîtres-verriers est en cours. Si aucun des vitraux de la cathédrale n’a été détruit ou abîmé par l’incendie, beaucoup d’entre eux, déjà empoussiérés, ont été exposés aux fumées et étaient encrassés. Il était donc nécessaire de procéder à un nettoyage approfondi.
Restaurés, les vitraux commencent à regagner Notre-Dame. Les maîtres-verriers qui les ont nettoyés les remontent peu à peu à leur emplacement d’origine, par l’extérieur, selon la même méthode qui avait été employée pour les poser.
Restaurés, les vitraux commencent à regagner Notre-Dame. Les maîtres-verriers qui les ont nettoyés les remontent peu à peu à leur emplacement d’origine, par l’extérieur, selon la même méthode qui avait été employée pour les poser.
Credit David Bordes / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Après les avoir déposés, restaurés et redorés, les ferroniers d’art reposent les garde-corps sur les tribunes de la cathédrale. Une fois chaque balustrade posée, les ferronniers appliquent une patine sur ses dorures pour les adapter, en conditions réelles, à la lumière qui tombe des vitraux nettoyés.
Après les avoir déposés, restaurés et redorés, les ferroniers d’art reposent les garde-corps sur les tribunes de la cathédrale. Une fois chaque balustrade posée, les ferronniers appliquent une patine sur ses dorures pour les adapter, en conditions réelles, à la lumière qui tombe des vitraux nettoyés.
Credit Romaric Toussaint / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris.

Mai 2023 : La restauration des maçonneries et des voûtes

Les maçons-tailleurs de pierre ont refermé la première voûte effondrée dans le transept nord en novembre dernier. Courant février, ils ont procédé au remontage des arcs diagonaux et de l’oculus de la voûte de la croisée du transept afin de permettre aux travaux de reconstruction de la flèche de se poursuivre. La reconstruction des voûtes de la nef et du chœur sera quant à elle achevée d’ici la fin de l’année.
En parallèle, les pignons des deux bras du transept, ces murs triangulaires qui donnent leur forme à la charpente et qui avaient été fragilisés par l’incendie, ont été remontés.
Les voûtes des premières travées restaurées.
Les voûtes des premières travées restaurées.
Credit Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Courant mai, l’établissement public a annoncé l’achèvement du montage à blanc, en Anjou, des premières travées de la charpente en chêne massif du chœur. Cette étape marque le bon avancement de ces travaux qui conduiront au montage de ces charpentes sur le chœur de la cathédrale, dans les tout prochains mois.

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