Le centre de loisirs à parité de l’école Buffet met l'inclusion en action

Dans l’atelier pâtisserie, quatre enfants s’appliquent à préparer des crêpes qu’ils vont savourer. Au même moment, dans la cour, les plus jeunes s’enthousiasment sur un parcours à vélo tandis que d’autres partent à la chasse aux indices, guidés par une animatrice costumée en astronaute.
Au CLAP de l’école polyvalente Buffet, les activités pour enrichir et stimuler les enfants ne manquent pas : créativité et découverte alternent avec des instants sportifs, ludiques ou créatifs.
Peinture de fresques, confection de marionnettes et de masques, ou encore chorégraphies et chorale assurent à chaque enfant une activité adaptée à ses envies.
En ce mercredi, une équipe de sept professionnels de l’animation encadre un groupe de 30 enfants, dont la moitié en situation de handicap. Âgés de 3 à 13 ans, qu’ils soient en classe, déscolarisés, issus d'un l’hôpital de jour ou d’un institut médico-éducatif (IME), ces enfants bénéficient d’un accompagnement personnalisé, adapté à leurs besoins.

« Nous respectons le rythme de chaque enfant, en proposant des activités adaptées, qu’il s’agisse d’ateliers manuels ou d’activités sportives », explique Djamila Bounouara, responsable éducative Ville (REV) du CLAP.

Chaque mercredi, les enfants ont la possibilité de proposer des activités selon leurs envies : dessin, fabrication de bracelets de perles, pâtisserie, théâtre, parcours sportif ou encore partie de cache-cache.
Située à proximité d’un écrin vert, le parc Martin Luther King, l’école Buffet, répond aux dernières normes d'accessibilité. L’établissement accueille les enfants pour des demi-journées ou des journées complètes.

« Le CLAP Buffet est implanté dans une école polyvalente ce qui favorise aussi la mixité entre les différentes tranches d’âges. Certaines activités créent une véritable passerelle entre les tout-petits et les plus grands », souligne Adeline Dury, coordinatrice de la mission ressource inclusion dans les 16^e et 17^e arrondissements, au sein de la circonscription des affaires scolaires et de la petite enfance (CASPE).

Travailler au quotidien dans un CLAP comme celui de l’école Buffet exige une vigilance constante et une grande capacité d’adaptation. Les situations rencontrées sont variées et souvent imprévisibles. Heureusement, les animateurs peuvent compter sur la coopération entre tous les enfants du CLAP.
« Ils se montrent bienveillants et protecteurs envers les enfants en situation de handicap. Ils les acceptent pleinement, sans aucun rejet » appuie Dalane, animatrice au CLAP.
« Les plus grands sont responsabilisés. Ils prennent sous leur aile les enfants en situation de handicap, les accompagnent dans les activités. On sent qu’ils sont heureux de jouer et de partager des moments avec eux », partage sa collègue Alice.
« Nous les aidons quand ils en ont besoin et nous jouons avec eux ! » approuve Maya, élève de CM1.

Le CLAP offre également une relation particulière, fondée sur la confiance, avec les parents. Un lien d’autant plus essentiel lorsque l’enfant ne parle pas. « Chaque parent a besoin d’être informé et rassuré », explique Djamila Bounouara. « Nous nous rendons disponibles pour répondre à toutes leurs questions. »

Pour faciliter cette communication, les animateurs remplissent chaque soir une fiche de suivi où sont notés les repas, les activités réalisées et les progrès observés. Ils partagent également des photos pour mieux décrire la journée de l’enfant aux parents.

Adeline Dury, insiste sur l’importance du lien familial : « Cette année, nous avons renforcé les échanges avec les familles. Nous organisons des cafés des familles pour les parents d’enfants en situation de handicap. Nous avons aussi pour objectif de relancer les portes ouvertes deux à trois fois par an, avec goûters et projections de photos des moments forts vécus par les enfants pendant leurs activités et leurs sorties. »

Un entretien est organisé avec les parents nouveaux venus afin de mieux connaître les besoins spécifiques de chaque enfant. « Nous posons toutes les questions utiles : l’enfant parle-t-il ? Peut-il tenir une conversation ? Utilise-t-il des pictogrammes ou la langue des signes ? Est-il autonome pour s’habiller ? A-t-il des intolérances ou des troubles alimentaires ? », détaille la REV.

Ces échanges permettent de personnaliser l’accueil et de garantir que chaque enfant se sente inclus et épanoui. « Nous travaillons également en collaboration avec les institutions médico-éducatives. Des immersions avec leurs éducateurs nous aident à comprendre le comportement de l’enfant et à harmoniser nos pratiques », souligne Adeline Dury.

Pour l’équipe, une journée réussie est synonyme de bonheur pour les enfants. Au CLAP, ils peuvent retrouver leurs amis et partager des moments inoubliables en s’épanouissant dans un cadre bienveillant. « Quand un enfant ne veut pas partir ou pleure de joie, c’est notre plus belle récompense », confie Djamila Bounouara.
Une anecdote en témoigne : « Une fois, une petite fille m’a dit que j’étais l’une des seules adultes qui la comprenait. Cela m’a profondément touchée et confirmé que j’ai choisi le métier que j’aime. »

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