Au festival Everybody, les enfants donnent des couleurs à la diversité
Reportage
Mise à jour le 13/03/2025

Sommaire
Entre ateliers créatifs et explorations artistiques, les enfants des centres de loisirs parisiens ont célébré les différences au festival dédié à la pluralité des corps et des identités. L’occasion de rencontrer des artistes et d’ouvrir les yeux sur les discriminations liées au genre, à la couleur de peau, à l’âge ou au handicap.
Dans la halle lumineuse du Carreau du Temple (Paris Centre), l’atmosphère est à la fois
joyeuse et concentrée. En cet après-midi de février, une cinquantaine d’enfants
participent à la 4e édition du festival
Everybody. De nombreux ateliers créatifs et interactifs les accueillent. À commencer par un atelier de confection de lunettes et de masques, animé
par l’artiste Lucas Tortolano.
Les enfants découpent, assemblent et
personnalisent leurs masques en utilisant des formes inspirées du bestiaire
imaginaire de l’artiste. Ces « lunettes de métamorphose » permettent
d’explorer la pluralité des identités. Entre superpositions audacieuses, jeux
de transparence et compositions originales, les jeunes participants laissent
libre cours à leur imagination.
« L’objectif est de stimuler la créativité et
l’expression individuelle, et de réfléchir au genre, explique l’artiste. À partir d’un répertoire de
formes que j’ai créées, les enfants imaginent de nouveaux personnages
fantastiques, joyeux et fantaisistes, hors des normes. Au début, ils sont surpris, puis à la fin, ils s’exclament
en chœur : "C’est beau !" »
Les enfants créent une affiche collective.
Credit
Laurent Bourgogne, Ville de Paris
Décrypter les affiches, se les approprier et les réinterpréter.
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Laurent Bourgogne, Ville de Paris
Danser les yeux fermés, une expérience sensorielle.
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Laurent Bourgogne, Ville de Paris
Illustrer la variété des corps
Un peu plus loin, un autre groupe participe à un atelier d’illustration qui promeut la diversité des corps, la variété des morphologies et l’acceptation de soi. Les enfants dessinent et composent une affiche collective inspirée du travail de Niki de Saint Phalle.
Sous la guidance de l’illustratrice Anne-Isabelle Lucas et d’étudiants en art, ils découpent, assemblent et colorient des silhouettes aux formes généreuses et arrondies, dans un style joyeux et plein d’humour. Pochoirs, collages et tampons se mêlent pour créer une fresque haute en couleur. L’affiche finale, intitulée « Tous les corps sont beaux », proclame un message fort d’acceptation de soi. « Il s’agit de lutter contre les discriminations liées au poids et à la taille, avec joie, humour et créativité », confie l’artiste.
La danse des sens
À l’autre extrémité de la halle, les enfants découvrent la danse autrement. Les yeux bandés, ils commencent par marcher lentement avant de laisser leur corps onduler et s’exprimer avec grâce. Fabienne Haustant, danseuse et chorégraphe malvoyante, fondatrice de l’association Danse les yeux fermés, dirige l’atelier. Son objectif ? Faire tomber les barrières et les idées reçues sur le handicap.
« Danser les yeux bandés permet de se concentrer sur ses sensations, déclare-t-elle. Que l’on soit voyant ou non, une fois dans le mouvement, on se sent bien, on se sent beau, sans peur du regard des autres. » Peu à peu, les enfants timides surpassent leur gêne et oublient qu’ils sont observés. « C’est un véritable exercice de confiance en soi », souligne la chorégraphe.
Que l’on soit voyant ou non, une fois dans le mouvement, on se sent bien, on se sent beau, sans peur du regard des autres.
fondatrice de l'association Danse les Yeux Fermés
Enfin, un atelier de création d’images mené par l’association Fabrication Maison offre aux enfants l’opportunité de s’exprimer sur les discriminations. Ils revisitent et réinterprètent des affiches créées par des étudiants en arts graphiques pour dénoncer les préjugés sexistes et misogynes. Chaque participant repart avec une affiche sérigraphiée, un message fort en main.
Un slogan inclusif pour l’affiche collective.
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Laurent Bourgogne, Ville de Paris
Un regard transformé avec « les lunettes de métamorphose ».
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Laurent Bourgogne, Ville de Paris
Des affiches pleines de conviction.
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Laurent Bourgogne, Ville de Paris
Un regard neuf
Pour les parents, ces activités sont bien plus que du loisir. Isabelle, maman de Skye, 8 ans, observe avec enthousiasme : « Les centres de loisirs offrent une multitude d’activités et permettent aux enfants de voir les choses autrement. Ici, ils découvrent que la création peut se faire de mille manières, que de multiples visions des choses sont possibles, comme dans la vie où l’on peut envisager la réalité sous différents angles. Même s’ils ne s’en rendent pas compte tout de suite, cela leur ouvre les yeux pour plus tard. »
Camilla, 10 ans, semble avoir saisi le message du festival. « Fille ou garçon, l’important est de se trouver beau en se montrant comme on se sent à l’intérieur. » Fiers de leurs créations, les enfants repartent avec leurs masques et leurs affiches. Et peut-être, un nouveau regard sur le monde.
La participation des enfants des centres de loisirs à ces ateliers s’inscrit dans l’axe 4 du Projet éducatif de territoire qui vise à améliorer la santé et le bien-être de tous les enfants et adolescents.
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