Paris (non plus) ne s’est pas construite en un jour : la preuve avec cette carte

Cartographie

Mise à jour le 09/04/2025

Carte "DATATION DU BÂTI" montrant Paris traversée par la Seine. Les bâtiments sont colorés selon leur période de construction : rouge foncé (avant 1800), rouge (1800-1850), orange (1850-1914), jaune (1914-1939), vert clair (1939-1975), vert (1975-2000) et bleu (après 2000). Le centre historique présente majoritairement des constructions anciennes (rouge/orange), tandis que la périphérie affiche des bâtiments plus récents (jaune/vert/bleu), illustrant l'expansion chronologique de la ville

Sommaire

Du centre de Paris avec ses immeubles édifiés avant la Révolution aux bâtiments modernes et ultérieurs qui racontent l’étalement urbain, en passant par les grands boulevards imaginés par le baron Haussmann… replongez dans l’histoire de la construction de la capitale !
À Paris, chaque bâtiment raconte sa propre histoire… qui se mêle avec l’histoire du pays ! Et il suffit de prendre un peu de hauteur pour mieux cerner comment la capitale s’est construite : d’abord autour de la Seine, puis de plus en plus loin au fil des décennies, au point de grignoter les villes alentour pour en faire des arrondissements.
Cette carte proposée par l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) permet de visualiser la datation du bâti parisien en un coup d’œil.
Carte "DATATION DU BÂTI" montrant Paris traversée par la Seine. Les bâtiments sont colorés selon leur période de construction : rouge foncé (avant 1800), rouge (1800-1850), orange (1850-1914), jaune (1914-1939), vert clair (1939-1975), vert (1975-2000) et bleu (après 2000). Le centre historique présente majoritairement des constructions anciennes (rouge/orange), tandis que la périphérie affiche des bâtiments plus récents (jaune/vert/bleu), illustrant l'expansion chronologique de la ville

3 faits à retenir

9 % du bâti construit avant 1800

On recense environ 11 200 bâtiments édifiés avant cette date, soit un peu moins de 9 % du total. On les trouve surtout dans les quartiers où les travaux ordonnés par le baron Haussmann ont peu démoli. Ainsi, le bâti antérieur au XIXe siècle représente 42 % des constructions de Paris Centre et 34 % des constructions du 6e arrondissement. Deux quartiers qui abritent encore de nombreuses rues étroites avec des immeubles irréguliers, soit l’exact inverse du style haussmannien.

45 % du bâti est un héritage d’Haussmann

La seconde moitié du XIXe siècle marque une période de grands travaux qui s’étaleront jusqu’à la Première Guerre mondiale et qui façonneront le Paris que l’on connaît. 45 % du bâti parisien date de cette période où, sous l’impulsion du baron Haussmann, on assiste au percement du réseau des avenues et des boulevards : la largeur moyenne des rues passe de 12 mètres en 1852 à 24 mètres en 1860, rapporte la BnF (13e).
C’est à cette période que sont érigées notamment les gares de Lyon (12e) et du Nord (10e), les théâtres de la place du Châtelet (Paris Centre), l’Opéra (9e), l’Hôtel-Dieu (Paris Centre), les parcs Monceau (8e), des Buttes-Chaumont (19e) et Montsouris (14e). En 1860, Paris s’élargit et double quasiment sa surface en intégrant les communes limitrophes de Belleville, Les Batignolles…
Les travaux réalisés par Haussmann sont colossaux et concernent d’abord la voirie. Au total, 64 kilomètres sont percés dans la capitale. C’est ainsi que naissent des artères bien connues des Parisiens : notamment l'extension de la rue de Rivoli, les boulevards de Sébastopol et Saint-Michel, l’aménagement des Champs-Élysées, l’avenue de l’Opéra (qui n’est d’ailleurs pas terminée sous l’Empire), etc.

Seulement 3 % du bâti date du XXIe siècle

L’ultime grande phase de construction à Paris s’étale sur la deuxième moitié du siècle dernier. Près de 15 % du bâti actuel y est érigé, avec notamment le quartier Italie (13e), la création du Front de Seine (15e) et du quartier autour du parc André-Citroën (15e) ou l’aménagement du bassin de la Villette (19e).
Depuis 2000, certains projets d’aménagement ont enrichi le patrimoine bâti, notamment dans des lieux comme le secteur des Batignolles (17e), la porte des Lilas (19e) ou Paris Rive Gauche (13e). Si ces transformations du bâti restent minimes à l’échelle d’une ville historique comme Paris (3 % du bâti actuel), elles montrent que la capitale n’a de cesse d’évoluer !