Les escaliers de Montmartre prennent des couleurs olympiques

Les doigts barbouillés de craie, les écoliers s’affairent au pied de la butte Montmartre (18^e), marche après marche, bâtonnets en main. Ils dessinent et colorient des sportifs, des mascottes, des anneaux ou encore des médailles olympiques. Tout un univers né de leur imagination. Ce 5 juin 2024, à quelques semaines des festivités, la 9^e édition des Marches de Montmartre porte haut les couleurs des Jeux olympiques et paralympiques.

En duo ou par petits groupes aussi joyeux qu’appliqués, ces enfants âgés de 3 à 11 ans tapissent les escaliers d’œuvres éphémères et colorées. Le temps d’une après-midi, ils transforment les pentes de la colline en atelier d’art à ciel ouvert.

Les jeunes créateurs viennent du 18^e arrondissement et de treize autres arrondissements parisiens. « Tous les centres du 18^e participent à l’événement, et chaque année, nous en invitons de nouveaux, issus des autres arrondissements. Cela permet aux enfants de se rencontrer, de discuter entre eux et de prendre conscience que Montmartre appartient à tout le monde », signale Agnès Thibaudeau, responsable de l’action éducative de la Ville de Paris dans le 18^e.

« Pendant l’année, nous avons dessiné des pictogrammes de sportifs, des disciplines sportives. À partir de ces dessins que nous avons agrandis, nous avons fabriqué des pochoirs à la taille des contremarches, que nous avons ensuite découpés », explique Annette Régine, responsable éducative ville (REV) du centre Lepic (18^e).

La préparation de l’événement a également permis aux animateurs de revenir sur les Jeux, leur histoire et les valeurs de l’olympisme. « Nous avons sensibilisé les enfants à la devise des Jeux olympiques – "Citius, Altius, Fortius" – et avons discuté avec eux des différents continents. Les enfants sont fascinés par les drapeaux et la géographie du monde. Ils sont aussi très enthousiasmés par l’idée que les meilleurs champions mondiaux participeront aux épreuves », explique Isabelle Amiot, animatrice au centre de loisirs maternel Antoine-Chantin (14^e).

Virginia Maupied, REV au centre de loisirs maternel Constantin-Pecqueur (18^e), participe avec enthousiasme aux Marches de Montmartre depuis ses débuts. « Cet événement est toujours aussi extraordinaire et cette année olympique le rend encore plus spécial, remarque-t-elle. Nous avons sensibilisé les enfants à cette grande fête du sport unique dans une vie. »

Pour l’occasion, Benzerga Khelifa-Zoubir, REV au centre de l’école élémentaire Foyatier (18^e), a supervisé la réalisation d’un grand dessin sur l’escalier attenant à son établissement. Les enfants ont représenté une piscine olympique en perspective, un bassin qui invite les passants à simuler un plongeon. « Nous allons accueillir le monde entier pour les Jeux de Paris 2024, autant faire un clin d’œil interactif à cet événement ! » sourit-il.

Touristes, passants et riverains se montrent très intéressés par l’œuvre et s’enthousiasment devant la beauté des réalisations. Madame Geenen, habitante du quartier de la butte Montmartre, se réjouit de pouvoir admirer ces créations : « Sensibiliser les plus jeunes à une telle démarche artistique est une belle initiative. En tant qu’habitante du quartier, je n’ai pas à me plaindre de cet événement, au contraire ! »

De leur côté, les enfants sont enchantés de pouvoir dessiner sur des marches en plein air. Une véritable joie pour eux : « J’adore peindre les marches à la craie. Avec ma copine de classe, nous avons choisi de dessiner un gymnaste et un nageur parce que nous aimons ces sports. Et nous sommes contentes du résultat ! » confie Romane, en classe de CM2.

« Une fois de plus, les enfants ont réalisé des œuvres magnifiques et très imaginatives, se félicite Agnès Thibaudeau. Toute l’équipe de l’action éducative de la Circonscription des affaires scolaires et de la petite enfance du 18^e arrondissement (CASPE), mobilisée pour cette journée, est aussi fière du travail accompli que les enfants eux-mêmes. »

Après avoir terminé leurs créations, les enfants prennent du recul et s’émerveillent de découvrir leurs œuvres sous une nouvelle perspective, remarquant des détails qu’ils n’avaient pas aperçus auparavant. « Ils sont conscients de l’aspect éphémère de leur travail, mais d’une année à l’autre, ils se souviennent bien des dessins qu’ils ont réalisés », remarque Isabelle Amiot. De ce point de vue, l’édition 2024 a de fortes chances de rester gravée dans leur mémoire !