Le stade Jean-Bouin, maison du rugby et du football

Fondé au début du XX^e siècle, le club Paris Jean-Bouin, anciennement Club athlétique de la Société Générale (CASG), s’installe dès 1907 sur un terrain situé au cœur des serres de la capitale, à l’emplacement de l’actuel stade Roland-Garros (16^e). En 1916, en pleine Première Guerre mondiale, le site est rebaptisé « stade Jean-Bouin » en hommage au champion français médaillé d’argent du 5 000 mètres aux Jeux olympiques de 1912, mort au combat.

En 1925, le club quitte ce site historique pour s’établir avenue du Général-Sarrail (16^e). Un nouveau stade y est alors construit et inauguré trois ans plus tard, en 1928, marquant l’installation définitive du stade Jean-Bouin à son emplacement actuel.

Longtemps considéré comme le « sanctuaire » de l’athlétisme parisien, le stade Jean-Bouin a accueilli de nombreux meetings jusqu’au début des années 1990. D’ailleurs, c’est sur sa piste que le perchiste ukrainien – alors soviétique – Sergueï Bubka franchit, le 13 juillet 1985, la barre mythique des 6 mètres, établissant ainsi un nouveau record du monde.

Au fil des décennies, le rugby s’est imposé comme le sport de référence du stade Jean-Bouin. Le Stade Français en est le club le plus étroitement associé : présent dès l’entre-deux-guerres, il a fait de l’enceinte parisienne son fief. Le club de la capitale, multiple acteur du Top 14, a remporté quatorze titres de champion de France, dont six depuis 1998.

Jean-Bouin a toutefois accueilli d’autres formations majeures du rugby parisien. Le CASG Paris (Club athlétique de la Société Générale), figure emblématique du début du XX^e siècle, y a disputé des rencontres avant la Seconde Guerre mondiale. Le Racing Club de France, aujourd’hui Racing 92, y a également évolué de manière ponctuelle.

Plus récemment, le stade a ouvert ses portes à une autre discipline : le football. Depuis août 2025, le Paris FC y dispute ses matchs à domicile, marquant une nouvelle étape dans l’histoire sportive de Jean-Bouin.

Entre 2010 et 2013, le stade Jean-Bouin a été entièrement reconstruit. Avec ses 20 000 places et la proximité des spectateurs avec le terrain, il offre un cadre idéal pour le rugby.

L’architecte Rudy Ricciotti a imaginé une façade composée de 3 600 panneaux de béton fibré, créant un motif répétitif évoquant à la fois des écailles et des fractales mathématiques. Selon lui, le béton a été sculpté « comme on sculpte un tissu », donnant à l’édifice une élégance et une légèreté surprenantes.