La voie réservée sur le périphérique entrera en vigueur le 3 mars

Actualité

Mise à jour le 03/02/2025

Des voitures sur le boulevard périphérique en 2019
Dès le 3 mars, la voie olympique sera pérennisée sur le boulevard périphérique. Seuls les véhicules autorisés et transportant au moins deux personnes pourront circuler sur la voie de gauche. On vous explique.
Après la réduction de la limitation de vitesse à 50 km/h en octobre 2024, une nouvelle étape dans la métamorphose du boulevard périphérique sera franchie en mars, avec la mise en place de la voie réservée aux véhicules transportant au moins deux personnes.
À compter du 3 mars 2025, l’activation de la voie sera effective uniquement du lundi au vendredi, de 7 h à 10 h 20 et de 16 h à 20 h. C'est la voie de gauche qui a été choisie, afin de limiter les perturbations avec les bretelles et les échangeurs.
Les usagers seront informés de l’activation ou de la désactivation de la voie grâce à une signalisation activable et désactivable sur des panneaux fixes et des panneaux lumineux à message variable. L’allumage du « losange blanc » signale que la voie est réservée aux mobilités collectives. Lorsqu’il est éteint, tous les usagers peuvent à nouveau emprunter la voie de gauche.

Qui aura accès à cette voie ?

Auront accès à la voie :
  • Les véhicules en covoiturage avec au moins deux personnes à bord (dont VTC en charge) ;
  • Les transports publics collectifs, c’est-à-dire : les bus, autocars et transports scolaires ;
  • Les taxis ;
  • Les véhicules des services de secours et de forces de sécurité, y compris les ambulances privées ;
  • Les deux-roues motorisés, en circulation interfile uniquement ;
  • Les personnes détentrices de la carte mobilité inclusion stationnement.
Les poids lourds ne sont pas autorisés sur la voie réservée.
À noter : en plus du boulevard périphérique, les autoroutes A1 et A13 sont également dotées en partie d'une voie de covoiturage.

Localisation de la voie, horaires et véhicules autorisés

Légende carte :
  • En vert : voie héritée des JOP : de Porte de Sèvres de Bercy en passant le nord, dans les deux sens de circulation
  • En jaune : bouclage sud : entre Porte de Sèvres et Porte de Bercy dans une phase ultérieure
  • En rouge : voies réservées hors boulevard périphérique ouvertes au 3 mars.

Comment sera contrôlée la voie ?

Une première phase pédagogique de contrôle sera mise en place dès le 3 mars. Une détection par l’intelligence artificielle (IA) d’une personne en infraction (seule dans son véhicule) permettra de diffuser un message sur les panneaux indiquant à l'automobiliste qu'il doit changer de voie. À ce stade, aucune contravention ne sera effectuée.
Dans un second temps, une phase de contrôle sera mise en place à partir du 1er mai. Le contrôle est un dispositif majeur pour garantir l’efficacité de la voie réservée. Il sera effectué par vidéo-verbalisation assistée par ordinateur (VAO).
Concrètement, des totems surmontés de caméras permettront d'identifier les catégories de véhicules (taxis ou autobus par exemple), de compter les passagers, à l’avant comme à l’arrière, et de lire les plaques minéralogiques avant et arrière. Le système proposera à un agent assermenté d’observer et de vérifier les véhicules potentiellement en infraction avant de sanctionner les infractions avérées. Les premières amendes de 135 € seront émises à partir du 1er mai 2025.
Protection des données
Si aucune infraction n’est retenue, les photos ne seront conservées que deux heures, en vertu de la loi sur la protection des données (loi RGPD). Dans le cas contraire, les photos seront conservées comme preuve.

Une concertation entre la Ville de Paris et l’État

Conformément à la demande du ministère des Transports et aux engagements pris, la maire de Paris et le préfet de police ont présidé une réunion d’information le 3 février. Cette réunion s’inscrit dans le processus de concertation organisé pour la mise en œuvre à titre expérimental, par les services de l’État et la Ville de Paris, des voies réservées. La concertation doit permettre de préciser les contours et modalités exactes de mise en place de chacune de ces voies en les inscrivant dans un contexte d’utilisation en conditions normales, hors période des Jeux.
Les voies présentes sur le boulevard périphérique, les autoroutes A1 et A13, devraient être remises en service à l’issue de cette période de concertation menée par la préfecture de la Région Île-de-France pour l’A1 et l’A13, et par la Ville de Paris et la préfecture de police pour le périphérique.
Les services se sont accordés par ailleurs sur une série d’indicateurs pour le suivi de la mise en place de ces voies. Ces indicateurs permettront d’évaluer dans des conditions normales, l’impact des voies réservées sur le trafic (congestion, temps de parcours, reports), le respect des mesures, l’acceptabilité sociale et la sécurité routière. Le suivi de la qualité de l’air et du bruit depuis l’abaissement de la vitesse sur le boulevard périphérique sera également pris en compte pour cette portion.
Des premiers bilans intermédiaires de ces expérimentations des voies réservées seront, pour le boulevard périphérique comme pour l’A1 et l’A13, dressées en septembre, puis en décembre et en mars pour la date anniversaire de la mesure

Pourquoi mettre en place une voie réservée ?

La voiture individuelle représente à elle seule plus de 15 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Partager un véhicule permet de diviser par deux les émissions de CO² de son trajet. Or l’autosolisme concerne en moyenne 80 % des usagers, soit 1,24 personne/véhicule (et 1,10 personne/véhicule sur les trajets domicile/travail).
Par ailleurs, le périphérique est l’espace le plus pollué de la capitale. Le nombre de particules ultrafines sur le boulevard périphérique est 2 à 2,5 fois supérieure aux taux observés sur les sites urbains de la capitale.
Chaque jour, environ 1,5 million de déplacements ont lieu sur le boulevard périphérique.
La mise en place de la voie réservée doit permettre aux 550 000 riverains du périphérique, Parisiennes, Parisiens, habitantes et habitants des départements de petite couronne, de vivre mieux et en meilleure santé.
Inciter les usagers à utiliser des solutions de covoiturage et de transports collectifs permettra de résorber la congestion automobile, de réduire les nuisances sonores, d’améliorer la qualité de l’air et, pour l’usager, de réduire la consommation de carburant.

La pollution de l'air en baisse depuis 10 ans

Hors boulevard périphérique, les émissions polluantes ont baissé de 40% en 10 ans.
La première carte ci-dessous montre que les principaux axes concernés par une qualité de l’air dégradée sont les abords du boulevard périphérique et les grands axes routiers intra-muros. Une situation bien différente du début de la décennie, où toute la capitale était affectée par une mauvaise qualité de l’air.

Quelle est l’origine de cette voie réservée ?

La mise en place d’une voie dédiée au covoiturage et aux transports collectifs est un héritage des Jeux de Paris 2024. Elle s’inscrit aussi dans le cadre du Plan Climat 2026-2030 de Paris.
Cette voie dédiée a fait l’objet d’une longue concertation avec l’ensemble des parties prenantes (Métropole du Grand Paris, les départements concernés, la Région et Île-de-France Mobilités), encadrée par la Commission nationale du débat public
Proposé par la mission d’information et d’évaluation du Conseil de Paris consacrée au boulevard périphérique dès 2019, le projet de voie dédiée au covoiturage a été repris à l’occasion des ateliers du périphérique ayant réuni de nombreuses collectivités franciliennes.
Le maintien sur le boulevard périphérique d’une voie réservée, accompagnée de la transformation des voies olympiques et paralympiques des autoroutes A1 et A13 en voies dédiées au covoiturage et aux transports collectifs, a aussi fait l’objet d’une consultation du public portée par l’État en janvier 2023.
La Ville de Paris a également décidé de soumettre les modalités de fonctionnement de cette voie dédiée à la participation du public par voie électronique, qui s’est tenue du 17 avril au 28 mai 2023. Elle a ainsi sollicité l’expertise de la Commission nationale du débat public (CNDP), qui a nommé une garante et un garant pour l’accompagner dans cette démarche.
Les professionnels du covoiturage sont aussi mobilisés pour les inciter au développement de lignes de covoiturage.