La promenade du « Rien n’est simple » rend hommage au dessinateur Sempé

Actualité

Mise à jour le 28/11/2024

Inauguration de la promenade du "Rien n'est simple" en hommage à Sempé, dans le 6e
« Rien n’est simple » est le titre du premier recueil de dessins humoristiques de Jean-Jacques Sempé, publié en 1962. La Ville de Paris a décidé d’attribuer ce nom à l’espace vert de la promenade de l’allée du Séminaire-Jean-Jacques-Olier, dans le 6e arrondissement.
photo de la plaque verte posée pour l'inuguration
« Quand je suis arrivé à Paris, j’ai trouvé les Parisiens très gais. (…) J’ai été tout de suite enchanté par le métro, les autobus, la fièvre de la ville. Et surtout, j’ai fait beaucoup de vélo. Pendant trente ans, je suis allé partout à bicyclette », racontait Sempé, en 2011, à l’occasion de l’exposition « Sempé, un peu de Paris et d’ailleurs », à l’Hôtel de Ville (Paris Centre).
Aujourd’hui, la Ville rend hommage à l’illustrateur du Petit Nicolas en attribuant le nom de l’un de ces plus fameux recueils, Rien n’est simple (1962), à une allée du 6e arrondissement, entre la rue Bonaparte et la rue de Vaugirard. Son inauguration a eu lieu le 12 décembre 2024.

Un dessinateur autodidacte

Un dessin en noir et blanc de foule entrant dans une station de métro
Né en 1932 à Pessac (Gironde), l’artiste a découvert Paris en 1951 en faisant son service militaire. À l’époque, autodidacte, il débute sa carrière dans la presse en proposant son coup de crayon au journal Sud Ouest, qu’il signe d’abord « DRO », de l’anglais « to draw » (dessiner). Dans le Quartier latin, il commence à croquer les Parisiens et les Parisiennes, le mouvement des enfants, le décalage entre l’humanité et son décorum, la poésie du prosaïque et de l’insignifiant, l’immobilité des chats, les postures des musiciens…
Il dit de ses personnages, tracés à l’encre de Chine : « Ils ont peur souvent, ils sont écrasés par la vie. Ils ne sont pas minuscules, contrairement à ce que l’on dit parfois, mais c’est le monde autour d’eux qui est grand » (Télérama, 2009).

La notoriété grâce à un petit écolier

En 1954, Sempé fait une rencontre décisive, celle de René Goscinny, avec qui il noue une amitié sans faille. Ils associent leurs talents et donnent naissance au Petit Nicolas – l’humour de Goscinny au scénario et la poésie de Sempé au dessin. Le premier conte mettant en scène ce jeune écolier et sa bande de copains paraît en 1959. Suivront de nombreuses aventures qui feront du Petit Nicolas un héros international avec pas moins de 15 millions d’exemplaires vendus dans 45 pays. Devenu un classique, l’ouvrage a été adapté au cinéma et en film d’animation.
Sa notoriété dans la littérature enfantine n’empêche pas Sempé de poursuivre son travail de dessins d’humour, qui feront le bonheur des lecteurs de Paris Match, de L’Express, du Nouvel Observateur, de Télérama en France, mais également de The New Yorker aux États-Unis, pour lequel il réalisera plus de 100 couvertures. De Monsieur Tout-le-Monde aux snobs, aux magnats de l’industrie ou des médias, ses illustrations pointent souvent les incohérences et les excès de la société de consommation.
Nommé commandeur des Arts et des Lettres en 2006, le dessinateur tire sa révérence le 11 août 2022. Pour baptiser la promenade du « Rien n’est simple », la Ville déroge donc exceptionnellement à la délibération du 9 décembre 1938 qui n’autorise pas la dénomination d’une voie du nom d’une personne qui n’est pas décédée depuis moins de cinq ans.

Une fresque rue Froissart

Sempé a eu droit à un premier hommage dans les rues de Paris en février 2019. Une œuvre murale, visible depuis le boulevard des Filles-du-Calvaire et de la rue Froissart (Paris Centre), reproduit avec un dessin de Sempé. Il représente une forêt dans laquelle deux cyclistes se déplacent sur deux chemins distincts et se rapprochent sans finalement se croiser.
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