La baisse de la vitesse sur le périphérique est-elle vraiment utile ?

Vrai / Faux

Mise à jour le 04/10/2024

Boulevard Périphérique végétalisation
L’abaissement de la vitesse sur le boulevard périphérique, de 70 km/h à 50 km/h, sera achevé le 10 octobre. Avec quelles conséquences sur le bruit, la pollution ou encore l’accidentologie ? On démêle le vrai du faux.

Ralentir la vitesse augmente les bouchons

Faux

Contrairement aux idées reçues, la diminution de la vitesse contribue à fluidifier le trafic, et donc, à diminuer les bouchons et « l’effet accordéon ». En réduisant la vitesse, le flux de voitures est étalé́, ce qui décongestionne les routes. À la manière d’une canalisation, l’axe routier, lorsqu’il est sujet à des turbulences, voit son flux réduit.

La baisse de la vitesse fait perdre du temps

Faux

Cette baisse n’aura qu’un effet marginal en journée sur les temps de parcours (actuellement, la vitesse moyenne constatée les jours ouvrés, entre 7 h et 21 h, est de 36,4 km/h).
Couplée à la mise en place d’une voie réservée, la limitation de vitesse permettrait de raccourcir son trajet de 5 à 8 minutes en moyenne sur le périphérique, selon une étude réalisée par l’Observatoire parisien des mobilités.

La baisse de la vitesse permet de diminuer le bruit

Vrai

La réduction de la vitesse de 70 km/h à 50 km/h permettra une baisse significative de 2,3 à 2,8 décibels selon Bruitparif.
La Ville de Paris a également couvert 50 % du périphérique avec des enrobés phoniques (correspondant aux tronçons à proximité des zones habitées). Une réduction du bruit de 2,4 à 4,4 décibels y a été observée.

La baisse de la vitesse permettra de diminuer la pollution atmosphérique

À évaluer

Sur le long terme, l’abaissement de la vitesse pourrait apporter de la fluidité à la circulation, comme l’avait noté l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en 2014, et émettre moins de gaz à effet de serre. Car le périphérique représente un enjeu sanitaire : avec plus d’un million de déplacements par jour, il a une forte concentration de particules fines. Le risque d’asthme augmente aussi de 30 % chez ceux qui vivent à moins de 500 mètres d’un grand axe routier.
En milieu urbain, pour des vitesses comprises entre 30 km/h et 70 km/h, la vitesse moyenne n’est pas le facteur principal pour déterminer les émissions de polluants atmosphériques. C’est la fluidité du trafic qui est déterminante (tant pour les émissions de NOx, largement émises lors des accélérations des moteurs thermiques, que pour les particules fines, émises fortement lors des freinages).
Pour avoir des données à jour sur la pollution atmosphérique et le bruit, la région Île-de-France lance d’ailleurs son baromètre avec Airparif et Bruitparif à la fin du mois d’octobre.

Avec la réduction de la vitesse, le nombre d’accidents va baisser sur le périphérique

Vrai

La baisse du nombre d’accidents a déjà été observée. En 2014, le passage de 80 km/h à 70 km/h avait entraîné une baisse de 19 % des accidents, et de 25 % pour les motocyclistes.

La Ville n’a pas réalisé de concertation avant la baisse de la vitesse

Faux

En 2018, une Mission d’information et d’évaluation (MIE) transpartisane regroupant tous les groupes politiques est lancée au Conseil de Paris (votée à l’unanimité avec ces mesures)
De 2019 à 2022, les ateliers du boulevard périphérique ont été organisés par l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) avec les communes limitrophes.
D’avril à mai 2023, une consultation publique sur la voie réservée au covoiturage du boulevard périphérique a été réalisée avec la Commission nationale du débat public (CNDP).