Insertion, formation, réparation : le tiercé gagnant de l’école Envie
Reportage
Mise à jour le 09/12/2024
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Rénover, réparer, reconditionner et valoriser les déchets d’équipements électriques et électroniques, c’est la raison d’exister de la Fédération Envie. Avec son école spécialisée, elle apporte des solutions au manque de main-d’œuvre qualifiée tout en améliorant l’accès à l’emploi des personnes qui en sont les plus éloignées. Visite d’atelier.
Tout en bas du parc de Belleville (20e), le bâtiment en bois du 10, rue Julien-Lacroix attire l’œil. Il abrite Envie Le Labo, le magasin de la fédération du même nom. Pionnière de l’économie circulaire, cette dernière œuvre depuis quarante ans à la réparation, au reconditionnement et à la revente d’appareils électroménagers.
C’est ici que se tiennent des formations pour les salariés des 53 entreprises et associations du groupe, réparties dans toute la France. Car Envie, c’est aussi une école. C’est même le projet phare et l’originalité de ce réseau, qui embauche aujourd’hui 3 780 personnes, dont 3 000 sont en insertion.
La formation permet d’assurer l’évolution et la montée en compétence. « Notre stratégie est de former à tous les stades de l’activité, c’est-à-dire aussi bien les salariés de la logistique ou ceux dans les ateliers de réparation que les vendeurs », explique Anne-Laure Denninger, directrice de l’école.
Acquérir de nouvelles compétences et sortir de l’insertion
Au 1er étage de la boutique, derrière les vitres fabriquées avec des hublots de lave-linge (ici, le réemploi est partout !), on aperçoit Ali, Olivier, Dominique, Sébastien, Mathieu et Yoann autour de Franck, leur formateur. Au programme de la session : les circuits de refroidissement.
Dominique, qui travaillait dans le bâtiment, a eu un très grave accident de chantier. Il a trouvé chez Envie Angoulême une opportunité de reconversion, sur un poste en électroménager. Après la formation, il pourra revenir sur son poste actuel, mais ses compétences seront réévaluées. « Cela pourra me donner la possibilité d’être placé sur d'autres missions. Ce qui serait bien pour moi, car l’ambiance est super bonne et tout est adapté à mon handicap, avec des postes de levage, des chariots, etc. »
De son côté, Ali, qui travaillait dans l’industrie mais ne trouvait plus de travail après un accident de la vie, a été prescrit chez Envie Reims par le service de l’IAE (insertion par l’activité économique) de France Travail. La formation va lui permettre d’apprendre à transmettre : « Je connais la pratique, mais j’ai besoin d’éléments pour expliquer mon savoir-faire à d’autres. Je voudrais devenir encadrant technique, sortir de l’insertion et pouvoir travailler chez Envie jusqu’à ma retraite ! » confie le quinquagénaire, tout sourire.
Un tremplin vers l’emploi
Envie accueille en insertion des personnes de tout âge : des personnes fragilisées par des événements de vie ou professionnels, mais aussi des personnes de moins de 30 ans, qui ont été en grand décrochage scolaire. Au sein de la structure, ils exercent une activité pour une durée moyenne de treize mois. Ils sont dans le même temps fortement accompagnés pour reprendre confiance et apprendre à (re)travailler en équipe ou, comme ici avec la formation, en groupe.
Anne-Laure précise : « Le but des formations n’est pas forcément d’être embauché chez Envie après le parcours d’insertion. L’objectif est avant tout de lever tous les freins à l’emploi et de les aider à trouver l’entreprise qui pourra les accueillir pour un poste pérenne. C’est une belle marche pour aller de l’avant ! »
Une école pour tous, bientôt couplée à un atelier, boulevard Davout
Aujourd’hui, l’école s’ouvre à des salariés hors réseau Envie. Elle peut en effet accueillir tout demandeur d’emploi ou salarié ayant accès aux formations depuis un compte personnel de formation (CPF). Sont aussi ciblés des bénéficiaires et des salariés de structures d’insertion par l’activité économique (Les Restos du cœur, Emmaüs, Réseau national des ressourceries, etc.) et du réemploi solidaire.
L’école a aussi besoin d’un lieu qui soit en collaboration avec un atelier, pour un apprentissage facilité. Aujourd’hui, Envie possède un immense atelier de réparation à Trappes (Yvelines).
Le projet est de dupliquer cet atelier et de le coupler avec l’école. Cela se concrétisera à l’horizon 2026 par la mise en place d'actions de formation, notamment l'AFEST, dans un hôtel industriel existant boulevard Davout dans le 20e, où l'école et l'atelier partageront une visée commune, apprendre et se former en travaillant.
Pour Anne-Laure, ce sera la possibilité de proposer une formation continue pour les douze personnes en insertion qui y seront accueillies. « Cela facilitera l’apprentissage et permettra de mettre les personnes en situation réelle de réparation. »
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