Hommage au Magic City et ses bals travestis dans le 7e

Actualité

Mise à jour le 08/12/2025

Entrée du parc d'attraction
Place de la Résistance (7e), un panneau "Histoire et Mémoire" propose de découvrir l'histoire du Magic City, qui fut le plus grand parc d'attractions de France à la veille de la Grande Guerre… mais aussi un lieu important pour la communauté homosexuelle.
Difficile d'imaginer aujourd'hui un tel parc au cœur de Paris ! Inauguré en 1911, le Magic City occupait une immense parcelle de 25 000 mètres carrés entre le quai d’Orsay, la rue de l’Université, l’avenue Bosquet et la rue Jean-Malar. Il recevait jusqu’à 32 000 visiteurs par jour !
Le parc ouvrait ses portes de midi à minuit, et le ticket d’entrée, à 1 franc, donnait droit à une attraction gratuite. Le parc disposait d’un vaste restaurant, de plusieurs bars et cafés, d’un skating (une patinoire à roulettes)… On y organisait des championnats de dactylographie, des concours de beauté, des salons et des expositions.

Des bals travestis

Quand Magic City ferme en 1926 lors du percement de la rue Cognacq-Jay, deux grandes salles, où l’on dansait le tango avant-guerre, perdurent au 176-180 rue de l’Université. Elles accueillent notamment des bals travestis. Deux fois par an, pour Mardi gras et pour la mi-carême, en héritage des traditions carnavalesques, la police tolère ces événements où dansent des hommes habillés en femmes, et parfois des femmes en hommes.
Annoncé et commenté dans la presse, à la fois scandaleux et fascinant, le bal est fréquenté notamment par des personnes homosexuelles et transgenres, des gens de la mode et des célébrités comme Raimu, Michel Simon ou Joséphine Baker, parfois membres du jury élisant le meilleur costume.
À partir du milieu des années 1930, marquées par la crise, les esprits ne sont plus à la fête. Le bal du Magic City fait l’objet de critiques croissantes. En 1934, le bal du Mardi gras a bien lieu, mais celui de la mi-carême est interdit sous la pression des journaux d’extrême droite. L’année suivante, les hommes habillés en femmes n’y sont pas admis. Le bal travesti se tient à nouveau de 1936 à 1939 mais sans publicité. Le temps où cet événement constituait un moment de visibilité joyeuse pour tous ceux et celles qui transgressaient les normes de sexe et de genre est alors révolu.
L’édifice du 176-180 rue de l’Université laisse place, sous l’Occupation, aux studios de télévision de la Wehrmacht qui deviennent, après-guerre, ceux de la télévision publique française.
En plus du panneau "Histoire et Mémoire" placé depuis le 17 novembre 2025 sur la place de la Résistance (7e), une plaque apposée au 176-180 rue de l’Université (7e) rappelle désormais le rôle de cette salle de danse de l'ancien parc d'attraction pour la communauté homosexuelle.

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