Avant de devenir un boulevard urbain, le périphérique était appelé « la Zone »

Le saviez-vous ?

Mise à jour le 04/10/2024

Vue aérienne du périphérique
On l’emprunte tous les jours, et pourtant, le connaît-on vraiment ? Le boulevard périphérique, inauguré en 1973 par le Premier ministre Pierre Messmer, est un témoin du temps et de l’évolution de notre société. Comme nous, en cinquante ans, il a beaucoup évolué…

Le périphérique était tout… sauf un endroit où circuler

Non, le périphérique, tel qu’il a été pensé à l’origine, n’avait pas vocation à faire circuler les Franciliens entre la capitale et sa banlieue, mais plutôt à protéger les Parisiens contre un potentiel envahisseur. En effet, Louis-Philippe, roi des Français en 1830, souhaitait construire autour de la ville une enceinte de fortifications qui la rendrait imprenable.
Ainsi, l’enceinte de Thiers voit le jour au début des années 1840 : des fortifications de 250 mètres de large et 35 kilomètres de long délimitaient une zone militaire. Puis, quelques dizaines d’années plus tard, la capitale se métamorphose, grâce notamment aux travaux d’Haussmann.
Les prix des logements explosent et les classes populaires partent vivre en banlieue, mais les classes ouvrières n’ont d’autre choix que de s’installer dans ce que l’on appelle « la Zone » (et aujourd’hui le « périph »). Considérée comme insalubre et mal famée, il ne fait pas bon vivre sur ce territoire. Et pour cause, de nombreux criminels de l’époque s’y installent et y commettent leurs larcins.
C’est ainsi que les pouvoirs publics décident de réaménager cet espace. La première idée est de faire du périphérique une zone de nature dans l’objectif de faire respirer Paris. Finalement, après la Seconde Guerre mondiale, l’idée du périphérique parisien prend forme afin de fluidifier le trafic dans la capitale.

Son premier tronçon ouvre en 1963

En vidéo : les débuts du périphérique

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Vidéo Youtube
Eh oui, malgré ce que l’on pourrait croire, les problèmes de bruit et de pollution ne datent pas d’aujourd’hui sur le boulevard périphérique. Après dix-sept ans de travaux et près de 5 570 millions de francs dépensés à l’époque, le périphérique enregistre dès son ouverture près de 160 000 passages de véhicules par jour. Aujourd’hui, ce sont plus d’un million de véhicules qui circulent chaque jour autour de la capitale.

42 minutes et 30 secondes : c’est le temps qu’il faut pour en faire le tour

Le périphérique parisien est composé de 38 portes qui s’étendent sur exactement 35,4 kilomètres. En utilisant un calcul très simple (35,4/50), on peut en déduire le temps qu’il faudra aux automobilistes pour en faire le tour complet. Si un véhicule effectue un tour du périphérique (lorsque la circulation est fluide), que ce soit par le boulevard intérieur ou extérieur, il mettra, en roulant à 50 km/h (la nouvelle réglementation en vigueur depuis le 1er octobre 2024), 42 minutes et 30 secondes.
Cela représente plus de douze minutes supplémentaires pour effectuer un tour complet du périphérique par rapport à la période où la vitesse autorisée était de 70 km/h. Néanmoins, il est vrai que peu d’automobilistes réalisent un tour complet du périphérique, puisque, en moyenne, la plupart des Franciliens l’empruntent sur moins d’une dizaine de kilomètres.

38,9 km/h : c’est la vitesse moyenne sur le périphérique

Près de 1,2 million de véhicules circulent chaque jour sur le boulevard périphérique. Parmi eux, 80 % des conducteurs sont seuls dans leur voiture. Et bien que cela puisse paraître peu, on y circule en moyenne à moins de 40 km/h. Les déplacements se répartissent ainsi : 50 % de Paris vers la banlieue, 45 % de banlieue à banlieue et 5 % de Paris à Paris.
Il s’agit pour 87 % de véhicules légers, 10 % de deux-roues et 3 % de poids lourds. Il est important de noter que le passage de la vitesse sur le périphérique de 70 km/h à 50 km/h ne remet pas en question l’interdiction de circuler des voitures sans permis ainsi que des cylindrées de moins de 50 cm³.

Il ne compte qu’une seule station-service

En réalité, depuis la fermeture des stations-service de la porte de Vincennes en 2018, il ne reste plus que deux points de distribution de carburant sur les 35,4 kilomètres du boulevard périphérique. Seules les stations en intérieur et en extérieur de la porte d’Aubervilliers résistent afin d’alimenter en carburant l’autoroute la plus fréquentée d’Europe.
C’est un phénomène qui n’est pas propre au périphérique : en vingt-cinq ans à peine, la Ville de Paris a vu son nombre de stations-service diviser par trois.

18… c’est le nombre de radars présents sur l’artère

Le premier radar automatique a été installé sur le périphérique parisien en février 2004. Près de vingt ans plus tard, on en compte 18, soit un radar tous les 2 kilomètres.
Les radars présents sur le périphérique ont tous un point commun : ils flashent l’arrière des véhicules. La raison ? Photographier la plaque d’immatriculation arrière permet de verbaliser les motos, une catégorie de véhicules qui a tendance à ne pas toujours respecter les limitations de vitesse.

Le périphérique en chiffres

Dimensions du boulevard urbain

  • 35,4 km de long ;
  • 54 km d’échangeurs et de bretelles ;
  • 110 km de murets en béton et de glissières (en cours de suppression).

Superficie totale

  • 1 000 000 m² de chaussée principale ;
  • 380 000 m² de bretelles de raccordement ;
  • 300 000 m² de trottoirs de service.

Passages

  • 156 bretelles ;
  • 6 échangeurs et 44 diffuseurs ;
  • passages supérieurs : 148 ;
  • boulevard périphérique intérieur : 75 (longueur totale : 6 192 m) ;
  • boulevard périphérique extérieur : 73 (longueur totale : 5 863 m) ;
  • passages inférieurs : 105 ;
  • boulevard périphérique intérieur : 54 (longueur totale : 7 363 m) ;
  • boulevard périphérique extérieur : 51 (longueur totale : 7 446 m).

Équipements

  • 24 écrans phoniques antibruit, soit 51 100 m² sur 14 km ;
  • 44 ha d’espaces verts, fleuris et boisés ;
  • 10 000 arbres en bordure du périphérique ;
  • 550 affiches et panneaux publicitaires lumineux ;
  • 38 490 sources lumineuses (soit près de 1 000 par kilomètre sur candélabres, appliques ou galeries d’éclairage)
  • 112 caméras de télésurveillance ;
  • 166 bornes d’appel d’urgence ;
  • 208 stations de comptage ;
  • 750 capteurs.