En écho aux Jeux Olympiques, le musée Zadkine présente de mai à septembre 2024 une sélection d’œuvres sur le thème du sport et du corps en mouvement.
Zadkine s’intéresse dès les années 1920 au thème du corps-à-corps, motif classique dans l’art occidental, qu’il explore à travers des dessins et des gouaches mettant en scène des acrobates.
Dans les années 1940, durant l’exil du sculpteur, ce thème prend une signification plus sombre, en écho aux combats qui déchirent le monde. Il devient alors prétexte à représenter des corps disloqués et destructurés, qui annoncent le personnage de la Ville détruite, le grand monument de Zadkine inauguré en 1953 à Rotterdam.
Le musée Zadkine : un atelier-musée
Le sculpteur Ossip Zadkine et la peintre Valentine Prax ont passé ensemble presque quarante ans, de 1928 à 1967, dans la maison, les ateliers et le jardin du 100 bis, rue d’Assas. Ce lieu, discret havre de paix au cœur de Montparnasse, est devenu en 1982 le musée Zadkine, grâce au legs consenti à la Ville de Paris par Valentine Prax. L’épouse du sculpteur a en effet souhaité préserver l’atmosphère de ces ateliers où les deux artistes avaient vécu et créé une large partie de leurs œuvres respectives. Le musée Zadkine est ainsi l’un des rares ateliers, témoin des grandes heures de Montparnasse, à être aujourd’hui ouvert au public. L’accrochage des collections, renouvelé chaque année, présente, de façon chronologique, les œuvres emblématiques du sculpteur et permet de retracer la carrière de Zadkine, depuis ses débuts dans le Paris cosmopolite des avant-gardes jusqu’à la consécration internationale, dans les années 1950-1960. Une salle du parcours est également consacrée aux peintures de Valentine Prax.
Cette année, à l’occasion des Jeux Olympiques, un parcours spécifique, intitulé « le corps en jeu(x) », a été mis en place dans les salles 2 et 3 du parcours, ainsi que dans l’atelier du jardin qui clôt la visite. Zadkine ne pratique pas de discipline sportive, mais, comme de nombreux sculpteurs, il s’intéresse au thème du corps en mouvement. Dès les années 1920, il dessine et sculpte avec prédilection des acrobates, des jongleurs et des danseurs, autant de sujets qu’il associe à la joie de vivre et à la fête. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le thème du corps en mouvement prend une signification plus sombre. Les joyeux acrobates deviennent de farouches lutteurs dont les membres disloqués semblent annoncer le corps torturé de La Ville détruite, la grande œuvre de Zadkine inaugurée en 1953 à Rotterdam.